TABLE-RONDE CINEMA DE PATRIMOINE

Samedi 22 avril 2023 à 14h00 au cinéma Le Brady.

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le cinéma de patrimoine : Pourquoi certains titres sont-ils devenus invisibles ? Qui décide de la restauration d’une œuvre et en quoi consiste-t-elle ? Quels sont les critères retenus pour la sélection ? Un film des marges peut-il devenir patrimonial ? Comment faire (re)découvrir un ‘vieux film’ ?…

Nos invité.e.s : Cécile Farkas, directrice éditoriale Doriane Films, Stéphanie Heuze, programmatrice, fondatrice de Hors-circuits (vente de livres et DVD/Blu-Ray, spécialiste des films rares, inclassables ou introuvables), Jean-Fabrice Janaudy, gérant-programmateur des Acacias distribution et cinéma Le Vincennes, Caroline Patte, chargée d’étude pour la valorisation des collections au Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC)


PARTENARIAT AVEC LA 28ème EDITION DU FESTIVAL CHERIES-CHERIS.

Du 19 au 29 novembre 2022.

Cette année encore, le 7e genre animera les séances ‘patrimoine’ du festival Chéries-Chéris.

Dimanche 20 novembre 2022 à 12h45 au Mk2 Beaubourg : Cambio de sexo de Vicente Aranda (1977)

Espagne. 1977. 108’ – Fiction. VOSTF.

Réalisation : Vicente Aranda

Avec : Victoria Abril, Bibi Andersen, Lou Castel, Fernando Sancho, Rafaela Aparicio

Scénario : Vicente Aranda, Carlos Durán, Joaquim Jordà

Production : Impala, Morgana Films

Distribution : Karmafilms

Dans sa famille ou à l’école, José Maria, un adolescent de dix-sept ans, sensible et intelligent, ne trouve pas sa place et se voit rejeté et montré du doigt pour son manque de virilité. Il prend peu à peu conscience de son désir de devenir une femme…

Victoria Avril a souvent été associée au cinéma d’Almodovar. C’est oublier qu’elle fut également la muse de Vicente Aranda qui lui a offert dix rôles puissants et variés dans ses films, dont le magnifique Cambio de sexo alors qu’elle n’avait que 18 ans. Devenue culte avec les années, cette œuvre jouissive traite avec une grande avance sur son temps d’un sujet tabou, la transition, stigmatisant la bêtise et l’intolérance sans pour autant abandonner le point de vue de son héroïne. Incroyable est d’ailleurs la manière dont certains plans, personnages et situations portent en germe l’univers thématique de Pedro Almodovar : la complexité des rapports familiaux, la trajectoire d’émancipation, le propos féministe, la solidarité entre femmes, l’humour cru et débridé, l’amour mêlé de fascination pour les femmes trans, en plus bien entendu du sublime duo Victoria Abril / Bibi Anderson que l’on retrouvera (en prison !) dans Talons aiguilles.

Séance suivie d’un débat avec Anne Delabre, journaliste, autrice et programmatrice du ciné-club Le 7e genre et Emmanuel le Vagueresse, spécialiste du cinéma hispanique.


Lundi 21 novembre 2022 à 19h20 au Brady : Madame Sata de Karim Aïnouz ( 2001) – projection exceptionnelle en copie 35 mm.

Brésil. 2002. 103’/ Fiction. VOSTF.

Réalisation, scénario : Karim Aïnouz

Avec : Lázaro Ramos, Marcélia Cartaxo, Flavio Bauraqui, Fellipe Marques, Emiliano Queiroz, Renata Sorrah

Production : VideoFilmes, en coproduction avec StudioCanal, Wild Bunch, Lumière et Dominant 7

Distributeur d’origine : Mars Distribution

Rio de Janeiro, années 30. Dans le quartier sordide de Lapa, surnommé le « Montmartre des Tropiques », João Francisco Dos Santos, homme noir athlétique, tour à tour bandit, travesti, taulard, père adoptif de 7 enfants, revêt de multiples identités avant d’adopter celle de « Madame Satã », personnage emprunté au célèbre film de Cecil B. DeMille (1931).

Présenté en sélection officielle au Festival de Cannes 2002, Madame Satã est le premier long-métrage du Brésilien Karim Aïnouz (Praia do Futuro, La Vie invisible d’Eurídice Gusmão) : un grand mélo au style unique entre réalisme magique, esthétique flamboyante et érotisme troublant. Son film s’inspire d’un personnage réel, João Francisco dos Santos (1900-1976), homme noir connu pour ses mœurs libres, ses bagarres et ses excentricités, devenu légendaire sous le nom de Madame Satã ; symbole à Rio de l’affirmation d’une culture afro-brésilienne queer suite à la tardive abolition de l’esclavage au Brésil.

Séance suivie d’une rencontre avec Anne Delabre, journaliste, autrice et programmatrice du ciné-club Le 7e genre, le réalisateur Karim Aïnouz et son monteur son Waldir Xavier.

© WildBunch


Dimanche 27 novembre 2022 à 13h10 au MK2 Beaubourg: Oublier Cheyenne de Valérie Minetto ( 2005)

Réalisation: Valérie Minetto

Avec : Mila Dekker, Aurélia Petit, Malik Zidi, Laurence Côte, Guilaine Londez

Scénario : Valérie Minetto, Cécile Vargaftig

Production : Bandonéon

Distributeur d’origine : Les films du Paradoxe

Cheyenne, jeune journaliste en fin de droits, décide de quitter Paris pour mener une vie marginale à la campagne. Elle laisse derrière elle la femme qu’elle aime, Sonia, prof de physique-chimie dans un lycée parisien, qui fait tout ce qu’elle peut pour l’oublier… Mais ce n’est pas facile. Comment concilier ce qu’on veut et ce qu’on peut ? Ce qu’on pense et ce qu’on fait ? Celle qu’on aime et ce qu’on refuse ?

Avec Oublier Cheyenne, son premier film, Valérie Minetto livre une fable contemporaine, à la fois sociale, politique et romantique, sur la nouvelle précarité, le besoin de changer les choses et la puissance de l’amour. Évitant tous les clichés du genre, elle propose une réflexion originale sur le couple et les tensions politiques et sociales qui peuvent le mettre en péril : « La difficulté pour Cheyenne et Sonia à vivre leur histoire d’amour n’est pas liée à l’homosexualité. C’est pourquoi tout le monde peut partager ce qui leur arrive, explique la réalisatrice. Par ailleurs, je suis heureuse de pouvoir montrer l’homosexualité comme quelque chose de simple, sans culpabilité ni revendication particulière ».

Séance suivie d’un débat avec Anne Delabre, journaliste, autrice et programmatrice du ciné-club Le 7e genre, la réalisatrice Valérie Minetto et la scénariste Cécile Vargaftig.


La Fourmilière (1971)

Mardi 11 avril 2023 à 20h30 au cinéma Le Brady.

Réalisation : Zoltán Fábri

Scénario : Zoltán Fábri, Endre Illés

Avec : Mari Törőcsik, Jaroslava Schallerová, Athina Papadimitriu, Ágnes Pataki

Hongrie – 1h35

Un couvent peut abriter les rivalités les plus secrètes, derrière lesquelles se cachent souvent les désirs les plus ardents. C’est précisément ce jeu de convoitise et de pouvoir dont La Fourmilière (Hangyaboly, 1971) témoigne, d’une façon subtile et presque intemporelle. Huis clos marivaudien à la fois politique et sentimental, adapté du roman éponyme de Margit Kaffka (paru en 1917), le film ne s’en tient pas au portrait lucide d’une dizaine de religieuses isolées. Cette œuvre haletante explore les rapports que chacune entretient à l’autorité (moins purement théologique que proprement humaine), au moment où l’institution ecclésiale doit se choisir une nouvelle mère supérieure. Un chef d’œuvre inédit en France réalisé par le grand cinéaste hongrois Zoltán Fábri (Un petit carrousel de fête, Le Cinquième Sceau), avec au casting la fascinante Mari Törőcsik.

La projection sera suivie d’un débat avec Mathieu Lericq, chercheur et enseignant à l’Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis, spécialiste des cinématographies centre-européennes.
La séance est organisée en coopération avec l’Institut Liszt de Paris


Le Sang d’un poète (1930)

Lundi 3 avril 2023 à 20h30 au cinéma Le Brady.

Réalisation et scénario : Jean Cocteau

Avec : Enrique Rivero, Lee Miller, Féral Benga, Pauline Carton, Jean Desbordes

Premier film de Jean Cocteau, Le Sang d’un poète, tourné en 1930, est une œuvre dominée par le voyeurisme. Il s’agit, au propre et au figuré, de mettre son œil au trou de la serrure et de regarder en fraude ce que le monde interdit dissimule : les paradis artificiels, la sexualité déviante, l’inguérissable douleur de l’enfance blessée. L’écrivain Jean Desbordes, amant de Cocteau , y joue deux personnages : Louis XV et surtout l’ami du poète qui assiste à sa mort. Un film majeur, intemporel. Une occasion unique de voir Jean Desbordes qui après sa rupture avec Cocteau se maria. Sa femme, Madeleine, féministe avant l’heure, sera à ses côtés pendant la résistance. Elle fut déportée à Ravensbrück, il fut torturé à mort par la milice française sans parler

La projection sera suivie d’une rencontre-dédicace avec Olivier Charneux, écrivain, dramaturge et metteur en scène, autour de son dernier ouvrage, Le Glorieux et le maudit, Jean Cocteau-Jean Desbordes : deux destins (Seuil, 2023).


Eloy de la Iglesia, cinéaste de la transgression.

Samedi 1er avril 2023 de 14h00 à 19h30- cinéma Le Brady.

Focus sur deux films emblématiques inédits en France et conférence d’Emmanuel Le Vagueresse.

14h : Los Placeres ocultos (1977)

Los Placeres ocultos (Les Plaisirs cachés), montre un banquier ‘dans le placard’, en proie au doute sur la conduite à mener lorsqu’il tombe fou amoureux d’un jeune hétérosexuel, Miguel. Eloy de la Iglesia, l’un des réalisateurs les plus prolifiques des années 70 et début 80, mais aussi parmi les plus scandaleux, sait conjuguer (au grand dam des conservateurs d’un pays en pleine transition démocratique après la mort de Franco), propos politique et divertissement grand public… Sans oublier des regards glissants sur le corps du beau et sexy Miguel.

15h40 : « Les représentations des LGBTQI+ à l’écran pendant la période de la transition démocratique espagnole. »

Le 20 novembre 1975, le général Franco décède, après presque quarante ans de dictature. L’Espagne accède peu à peu à cette démocratie rêvée par la grande majorité de la population, Avec le droit de penser… et d’aimer comme on le souhaite. Du précurseur Cambio de sexo (Vicente Aranda, 1977), avec son personnage transgenre présenté positivement, jusqu’à la faune queer de Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier (1980), le premier long-métrage de Pedro Almodóvar, en passant par Los Placeres ocultos (1977) et El Diputado (1978) d’Eloy de la Iglesia, le nombre de films LGBTQI+ de cette époque de transition (entre 1975 et 1982) est impressionnant. Ils ont sans doute contribué à changer la société espagnole et le regard sur les gays, lesbiennes et trans.

Conférence d’Emmanuel Le Vagueresse, professeur de littérature et de cinéma espagnols à
l’Université de Reims- Champagne-Ardenne (URCA).

17h : El Diputado (1978)

El Diputado (Le Député) sort sur les écrans espagnols en octobre 1978, près de deux ans après la disparition du général Franco et un an après la fin de la censure. Ce film, inspiré en partie de la figure d’un député de gauche, montre le chemin parcouru par le cinéaste face à la visibilité et aux droits des homosexuel·le·s. Eloy de la Iglesia  n’hésite pas ici à obliger le protagoniste à affronter son désir intime – un désir qui devient ainsi public – et, aussi, à filmer des scènes de nu frontal qui contribuèrent à faire venir les spectateurs”

La projection sera précédée d’une présentation par Emmanuel Le Vagueresse
Le 7e  genre remercie tout particulièrement le festival Ecrans Mixtes (Lyon) pour le sous-titrage des deux films programmés.


Jeunes Filles en uniforme (Mädchen in Uniform)

Lundi 20 mars 2023 à 20h30 au cinéma le Brady.

Film de Leontine Sagan

Allemagne / 1931 / 96 min

D’après la pièce Gestern und Heute de Christa Winsloe.

Avec Hertha Thiele, Dorothea Wieck, Emilia Unda.

Dans un pensionnat allemand pour jeunes filles de bonne famille, où règne une stricte discipline, une élève s’éprend de sa professeure, au mépris des interdits. Réalisé en 1931 par Léontine Sagan, avec des sous-titres de Colette pour la version française, Jeunes filles en uniforme (Mädchen in Uniform), adaptation d’une pièce de Christa Winsloe datant de 1930, est l’un des premiers films dont l’intrigue s’articule ainsi autour de l’homosexualité féminine.

Avec son casting entièrement féminin, dont Erika Mann dans un second rôle, le film peut se lire à la fois comme une critique féministe d’une société patriarcale, une dénonciation de l’autoritarisme prussien et une célébration du désir lesbien.  Grand succès critique et public sous la République de Weimar, il fut interdit par le régime nazi et resta longtemps oublié.

Notre invitée: Florence Tamagne, maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Lille, et spécialiste de l’histoire de l’homosexualité. Elle a notamment publié Histoire de l’homosexualité en Europe, Berlin, Londres, Paris (1919-1939) (Seuil, 2000), Mauvais genre ? Une histoire des représentations de l’homosexualité (La Martinière, 2001) et Le crime du Palace. Enquête sur l’une des plus grandes histoires criminelles des années 1930 (Payot, 2017).


Cette séance est organisée en partenariat avec les éditions ErosOnyx , maison d’édition créée en 2007 spécialisée dans les «  ouvrages nouveaux ou anciens, originaux ou traductions, relatifs aux sexualités d’aujourd’hui, d’hier et de demain ».

En juin 2022, ErosOnyx a publié le livre Jeunes filles en uniforme (Hier et aujourd’hui) qui comprend une traduction française, modernisée, de la pièce de Christa Winsloe, Gestern und Heute (Hier et aujourd’hui), jouée à Berlin en 1930 et représentée à Paris dès 1932 sous le titre Demoiselles en uniforme. Il est accompagné du DVD du film de Leontine Sagan, Mädchen in Uniform ( Jeunes filles en uniforme ), tiré de la pièce allemande, sorti en 1931 en Allemagne et l’année suivante en France, en VO avec des sous-titres… de Colette.


Sois belle et tais-toi!

Lundi 20 février 2023 à 20h30 au cinéma Le Brady

Documentaire de Delphine Seyrig – (France – 1976 – 112 mn) – ressortie en copie restauré par la Bnf. (Splendor films)

En 1976, Delphine Seyrig s’entretient avec 23 actrices sur leurs conditions de femmes dans l’industrie cinématographique, leurs rapports avec les producteurs et réalisateurs, les rôles qu’on leur propose et les liens qu’elles entretiennent avec d’autres comédiennes.
Un documentaire culte, qui permet de réaliser ce qui a changé (ou pas).

La projection suivie d’un débat avec Anne Delabre, journaliste et programmatrice du ciné-club Le 7e Genre, Nicole Fernández Ferrer, membre du conseil d’administration et ancienne déléguée générale du Centre audiovisuel Simone de Beauvoir. et Geneviève Fraisse , philosophe de la pensée féministe et directrice de recherche émérite au CNRS

YOUNG SOUL REBELS

Lundi 16 janvier 2023 à 20h30 au cinéma Le Brady.

Un film de Isaac Julien.

Scénario: Isaac Julien et Paul Hallam

Avec Valentine Nonyela, Sophie Okonedo, Jason Durr, Mo Sesay.

Grand-Bretagne, 1991 – 102 mn)

Young Soul Rebels, inédit en salle en France, est le deuxième long métrage de Isaac Julien, artiste total récompensé par la Semaine de la Critique à Cannes en 1991, deux ans après le sulfureux Looking for Langston (1989) qui le fait remarquer de toute l’intelligentsia artistique par son esthétique mais aussi, son culot de présenter Langston Hugues, le plus grand poète africain américain, ouvertement comme gay.
Young Soul Rebels est cette fois ancré dans une réflexion sur le racisme au sein de la communauté gay dans le Londres de la fin des années 70 où Isaac Julien a fait ses armes. La liberté des relations interraciales n’empêche pas la question du racisme d’émerger autour d’une intrigue meurtrière sur fond de naissance du rap londonien.

Notre invité : Sandeep Bakshi , maître de conférence en études décoloniales et queer à l’UFR d’Études Anglophones de l’Université Paris Cité , auteur de l’ouvrage collectif Decolonizing Sexualities (2016).


LE VISAGE DU PLAISIR (The Roman Spring of Mrs. Stone)- en copie 35mm.

Lundi 5 décembre 2022 à 20h30 au cinéma Le Brady.

Un film de José Quintero

Avec Vivien Leigh, Warren Beatty, Lotte Lenya, Coral Browne

Scénario: Gavin Lambert, Jan Read (d’après l’œuvre originale de Tennessee Williams)

Durée: 103 mn

Production: GB (1962)

Pour définir Le Visage du plaisir, tiré d’un roman de Tennessee Williams, un néologisme
s’impose : le « mélodrag ». Soit une catégorie de mélodrames dont les héroïnes constituent des
alter ego de scénaristes et de cinéastes masculins généralement gays. Vivien Leigh y incarne une
ancienne star du théâtre qui entame une liaison avec un gigolo convoitant sa fortune. Mrs Stone,
comme nombre de personnages féminins créés par Williams, apparaît comme le double travesti
du dramaturge, investi de ses angoisses et de ses questionnements. Comme lui, elle est une
importante personnalité du monde du théâtre qui refuse de vieillir et oscille entre sa convoitise
pour de jeunes hommes et un fond de culpabilité bourgeoise. Subtilement queer et largement
Camp, le film était l’adaptation de son œuvre que Williams préférait.

Nos invités: Pascal Françaix, auteur de la trilogie Camp! (Marest Editeur) qui présentera la séance en vidéo, et Grégoire Halbout, maître de conférence émérite, spécialiste du cinéma classique hollywoodien.

Presentation du film Le visage du plaisir par Pascal Françaix.

PARIAH

Jeudi 17 novembre 2022 à 20h30 au cinéma Le Brady.

Séance spéciale en partenariat avec l’Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis (Unité de Recherche TransCrit (Paris 8) et l’Université Paul Valéry de Montpellier (Unité de Recherche EMMA dans le cadre de la journée d’études “Queering Blackness

De Dee Rees

Avec Kim Wayans, Aasha Davis, Adepero Oduye.

Scénario: Dee Rees

Durée: 86 min.

Production : USA ( 2011)

Pariah, passé relativement inaperçu en 2011, inédit en salle en France, est le premier long métrage de Dee Rees, depuis remarquée pour Mudbound (2015) et Bessie (2017). Développé à l’école de cinéma de New-York University (NYU) sous forme de moyen-métrage, puis dans les prestigieux ateliers du festival Sundance en long-métrage, le script retrace le passage à l’âge adulte d’Alike, forcée par la pression familiale à mettre des mots sur ses identités sexuelles et de genre, tiraillée entre le sentiment de danger immédiat et le désir d’une liberté à saisir. Formée par Spike Lee, Dee Rees s’inscrit dans cette forme de cinéma vérité esthétisant dont le militantisme, intime et fragile, n’en est pas moins puissant.

Notre invité : Alfred L. Martin, professeur de sociologie à l’Université de l’Iowa, spécialiste des représentations LGBTQ africaines américaines.