PRICK UP YOURS EARS

Séance du 15 juin 2015

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Réalisation : Stephen Frears

Scénario : Alan Bennett (d’après la biographie de John Larh sur Joe Orton)

Avec :Gary Oldman, Alfred Molina, Vanessa Redgrave.

Durée : 1h51 (int – 12 ans)

Production : GB (1987)

Londres, 1967 : Lors de la découverte du corps du célèbre dramaturge Joe Orton et de son amant Kenneth Halliwell, Peggy Ramsay, l’agent littéraire d’Orton, récupère le journal de l’écrivain. Plusieurs années après, elle le remet à un homme qui souhaite écrire la biographie de l’artiste. Il y découvre le récit tourmenté de ses débuts difficiles et de sa relation passionnelle avec son amant, puis de ses années de gloire…

« En 1987 quand sort sur les écrans français Prick up your ears de Stephen Frears, je sors de l’école de cinéma (Idhec – devenu la Fémis depuis). J’ai découvert le réalisateur un an plus tôt avec son film précédent: My Beautiful Laundrette. C’est un choc, la découverte d’un réalisateur qui pose un regard aimant sur les homosexuels. Une approche à laquelle le cinéma (français) ne m’a pas trop habitué jusqu’alors. Prick up your ears est une plongée dans la vie gay londonienne des années 60. Pourtant les personnages semblent respirer le même air que nous à l’époque. Le film explore une relation SM, mais reste ironique et garde, dans mon souvenir, un aspect de fable. » (Olivier Ducastel)

Notre invité : Olivier Ducastel, co-scénariste et co-réalisateur avec Jacques Martineau de sept long-métrages (dont Jeanne et le Garçon formidable), directeur du département réalisation de la Fémis (école nationale des métiers de l’image et du son).

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LA FÉLINE

Séance du 18 mai 2015.

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Titre original : Cat People

Réalisation : Jacques Tourneur

Scénario : DeWitt Bodeen

Avec: Simone Simon, Kent Smith, Tom Conway, Jane Randolph,

Durée : 1h13

Production : EU (1942)

Jeune dessinatrice de mode d’origine serbe, Irena Dubrovna, pense être la descendante de monstres slaves. Au zoo de Londres où elle fait des esquisses d’une panthère noire, elle rencontre Oliver Reed, un ingénieur américain en construction navale. Ils tombent rapidement amoureux et Irena accepte le mariage mais se montre effrayée à l’idée de perdre sa virginité car, selon les vieilles légendes de son pays, elle se métamorphosera en féline et dévorera son amant lorsqu’il l’embrassera…

 « C’est dans la deuxième scène de La Féline que les allusions sexuelles se précisent. Finalement vous trouvez qu’il vaut mieux, pour la tension dramatique et la qualité du film, que le sexe reste objet de discours et qu’il n’y ait aucun passage à l’acte. C’est sans doute ce que votre mère aurait pensé. Vous vous surprenez à penser comme votre mère. Vous êtes prise au piège. Vous cherchez les moyens de vous libérer. Vous vous préparez. » (Que font les rennes après Noel ? d’Olivia Rosenthal, Ed. Gallimard)

Notre invitée : Olivia Rosenthal, écrivaine et dramaturge.

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LOLA ET BILIDIKID

Séance du 20 avril 2015.

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Titre original : Lola und Bilidikid

Réalisation : Kutluğ Ataman

Scénario : Kutluğ Ataman

Avec : Gandli Mukli, Baki Davrak, Erdal Yildiz,

Durée : 1h31mn (int – 16 ans)

Production : Allemagne (1999)

Murat, 17 ans vit à Berlin. Pas facile de se découvrir gay dans une famille d’origine turque qui considère l’homosexualité comme la pire des malédictions. Il vit avec sa mère et Osman, son frère aîné, devenu chef de famille après la mort de son père. Mais Murat apprend un jour qu’Osman a chassé un troisième frère, homosexuel lui-aussi. L’adolescent décide alors de partir à la recherche de celui qui se fait appeler ‘Lola’, vedette d’un spectacle travesti, et se plonge dans l’underground berlinois. Un univers hors norme où il se sent bien et qui lui permet de partir en quête de son identité sexuelle et culturelle. Véritable antidote aux préjugés raciaux et sexuels, le film de Kutlug Ataman a remporté de nombreuses récompenses, notamment le prix spécial du jury au Festival de Berlin

Notre invité: Cüneyt Ayral, journaliste et écrivain .

Interview du réalisateur par Anne Delabre, dans le cadre du festival Chéries Chéris ,juillet 2021

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JOHAN, MON ÉTÉ 75

Séance du 23 mars 2015

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Titre alternatif : Johan, carnet intime d’un homosexuel

Réalisation : Philippe Valllois

Scénario : Laurent Olivier, Philippe Vallois

Avec : Philippe Vallois, Marie-Christine Weill, Patrice Pascal , Laurent Laclos, Jean-Paul Doux, Jean-Lou Duc

Durée : 1h25mn (int – 16 ans)

Production : France

Déjà auteur d’un premier long-métrage, Les Phalènes, Philippe Vallois souhaite mettre en scène le beau jeune homme dont il est amoureux. Mais Johan est arrêté et emprisonné juste avant le tournage. Le cinéaste ne renonce pas pour autant à sa déclaration d’amour filmée et décide de reconstituer des fragments de leur histoire au travers d’une expérience cinématographique unique en son genre, entre docu-fiction et journal filmé. Œuvre sur le fantasme amoureux et sexuel, Johan est aussi un passionnant témoignage de la vie homosexuelle dans les années 70, marquée par une liberté sexuelle montrée sans fard à l’écran. Le film a été présenté au Festival de Cannes dans sa version intégrale mais a dû subir quelques coupes à sa sortie en 1976 pour ne pas être classé X…

Nos invités : Philippe Vallois et Ivan Mitifiot, directeur du festival ‘Ecrans Mixtes’, qui a travaillé sur l’autobiographie du réalisateur (La Passion selon Vallois, le cinéaste qui aimait les hommes, Ed. Erosonyx).

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THÉ ET SYMPATHIE

Séance du 16 février 2015.

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Titre original: Tea and Sympathy

Réalisation: Vincente Minnelli

Scénario: Robert Anderson

Avec: Deborah Kerr, John Kerr, Leif Erickson

Durée: 2h02 mn

Production : EU (1956)

Un adolescent, Tom Lee, est à l’écart et traité de “femmelette” en raison de son intérêt pour la littérature et les arts, qui ne sont pas au goût de ses camarades de campus. Il se rapproche de Laura Reynolds, la femme du professeur de sport, qui subit  le conformisme et le manque d’attention de ce dernier. Laura va aider Tom à assumer sa différence dans un milieu machiste où faire preuve de sensibilité éveille des soupçons d’homosexualité.
Thé et Sympathie est un mélodrame flamboyant qui porte sur la masculinité. A l’origine, le film est une pièce de théâtre à succès créée à Broadway en 1953, dans laquelle le protagoniste est accusé d’être homosexuel. Le Code de censure hollywoodien encore en vigueur à l’époque interdit la représentation de l’homosexualité sur les écrans. Le film remplace ce sujet par une interrogation sur les normes de la masculinité qui passe également par une attention portée à la condition des femmes.

Notre invitée : Sabrina Bouarour, doctorante en cinéma à l’université Paris III- La Sorbonne-Nouvelle. Sa thèse porte sur la masculinité dans les films de Vincente Minnelli et de Jacques Demy.

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EL MAR

Séance du 26 janvier 2015

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Réalisation : Agusti Villaronga

Scénario : Agusti Villaronga

Avec : Angela Molina, Bruno Bergonzini, Roge Casamajor

Durée : 1h50mn

Production : Espagne-France (1999)

El Mar est l’adaptation d’un roman catalan de l’écrivain Blai Bonet, publié en 1958, en plein franquisme. La dictature, avec son atmosphère étouffante et morbide, est présente en arrière-plan dans tout le film, qui raconte les relations ambiguës et perverses de deux adolescents unis par des liens troubles, Ramallo et Manuel, avec une jeune religieuse, Sor Francisca. Enfants, ces trois-là ont été mêlés à la mort de deux autres adolescents. Ils se retrouvent avec ce terrible secret, et bien d’autres, entre attirances et frustrations, sexualité mal assouvie et obsession pour la religion. La réalité, en cette période de répression des cœurs et des corps, semble parfois trop difficile à supporter, et seule la mer pourrait, peut-être, leur apporter la sérénité… Injustement méconnu, El Mar, qui mêle habilement sexe, religion et violence a reçu le Prix du meilleur film catalan, a été récompensé à Berlin, nommé aux Goyas (l’équivalent de nos Césars) et présenté dans divers festivals outre-Atlantique.

Notre invité : Emmanuel Le Vagueresse, professeur de littérature et de cinéma espagnols à l’Université de Reims Champagne-Ardenne.

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MURIEL FAIT LE DÉSESPOIR DE SES PARENTS

Séance du 22 décembre 2014

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Réalisation : Philippe Faucon

Scénario : Catherine Klein, Philippe Faucon

Avec : Catherine Klein, Dominique Perrier, Marie Rivière

Durée : 1h14

Production : France (1995)

Muriel, 17 ans, arrive à Paris pour ses études. Elle rencontre Nora, qui devient sa meilleure amie. Une relation qui dépasse la simple amitié pour Muriel. Elle se confie à sa mère, qui n’accepte pas ses confidences. Finalement, Muriel se lance et déclare son amour à Nora, qui est amoureuse de Fred…

Le réalisateur, Philippe Faucon, résume son film en déclarant : « Toute l’histoire est construite sur l’opposition entre ces deux personnages, dont l’un possède quelque chose d’assez rayonnant, d’assez séducteur, de lumineux et sensuel qui exerce une grande fascination sur l’autre, joué par Catherine (Klein) qui, de prime abord parait être quelqu’un qui a peu de mal à s’affirmer et qui va pourtant davantage au bout de ses désirs et de ses attirances. »

Notre invitée : Catherine Klein, actrice, scénariste et réalisatrice.

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UN DIMANCHE COMME LES AUTRES

Séance du 20 novembre 2014

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Titre original : Sunday bloody sunday

Réalisation : John Schlesinger

Scénario : Penelope Gilliatt, David Sherwin

Avec :Peter Finch, Glenda Jackson, Murray Head

 Durée : 1h50

Production : GB (1971)

Alex Greville et Daniel Hirsh appartiennent à la bourgeoisie londonienne. Elle est divorcée, lui est homosexuel. Mais ils ont un amour commun, Bob Elkin, un jeune artiste qui passe des bras de l’une aux bras de l’autre avec insouciance. Il n’appartient à personne et veut vivre sa liberté jusqu’au bout, qu’elles qu’en soient les conséquences.

Sixième film de John Schlesinger – après Macadam Cowboy (1969) et avant Marathon Man (1976)Un Dimanche comme les autres  montre pour la première fois deux hommes nus s’embrasser dans un lit. Mais il donne aussi une vision décomplexée de la bisexualité et dresse un tableau passionnant des mœurs de la société britannique des années 70. A sa sortie, le réalisateur John Schlesinger disait : « Je suis fatigué de voir des films où les homosexuels sont des hommes malheureux, hystériques et dont le public peut et doit penser qu’ils sont des monstres. Je crois qu’il était temps de montrer sans tricher un fait naturel de la vie

Notre invité : Philippe Pilard, auteur et réalisateur, spécialiste du cinéma britannique, auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, dont Histoire du cinéma britannique (Nouveau Monde Editions)

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