Journaliste cinéma

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Jeté dans la marmite du cinéma depuis mon plus jeune âge, j’ai gardé les traces très vives de la projection de Dersou Ouzala de Kurosawa, à quatre ans : personne n’était parvenu à me consoler sitôt les lumières rallumées. Bergman, Tarkovski, Mizoguchi… mes parents ouvrirent une source et regrettèrent de ne plus pouvoir l’arrêter. Ainsi est née ma passion, tel un nouveau mode de respiration.
Spécialiste de la littérature du 19e siècle, amateur du romantisme dans son versant le plus ténébreux, je poursuis des études littéraires jusqu’au doctorat, avec un mémoire sur un tourmenté contemporain et ami de Théophile Gautier : Pétrus Borel. Cet amour immodéré ne m’abandonnera jamais tout à fait, guidant à la fois ma plume critique et mon attirance pour l’éclat du noir.

Co-fondateur de Culturopoing en 2007, j’en suis le rédacteur en chef cinéma. Définitivement indépendants, nous nous targuons d’avoir comme identité propre celle de la liberté totale, qui s’affranchit des règles et des esprits de chapelle, en fuyant la pensée unique, les doctrines collectives que la critique impose régulièrement. Nulle barrière et un désir de faire des ponts impossibles entre les genres. Si le génie de Jess Franco a autant sa place que celui de Pier Paolo Pasolini, il faut leur rendre justice en toute égalité. Notre défi : partager et transmettre notre enthousiasme permanent, engager le dialogue avec le lecteur, en imaginant son regard s’illuminer autant que le nôtre.

Si je devais définir les signes distinctifs de mes goûts, ce serait sans doute ceux d’un art de la transgression, celui qui dérange et gratte parce qu’il se refuse à être lisse, l’art où l’on lit entre les lignes, où ce que l’on croit voir dissimule les plus puissantes métaphores.
Cela explique sans doute mon lien indéfectible avec le fantastique lorsque les vampires, les fantômes et les monstres recèlent et traduisent les angoisses les plus métaphysiques. Mario Bava, Walerian Borowcyk, Dario Argento, Stanley Kubrick, Carl T. Dreyer, Wojciech Has ne cessent de peupler mes jours et mes nuits.
J’anime régulièrement des séances autour de films (Six femmes pour l’assassin, Vampire Lovers, Vampyros Lesbos, Le manuscrit trouvé à Saragosse), des débats avec des cinéastes (Bertrand Mandico, Peter Strickland), je participe à des émissions de radio (Radio Néo).
Ce plaisir de vampiriser tous les publics – parfois étonnés d’aimer des œuvres à mille lieues de leurs préoccupations – ce refus des chemins balisés, cet intérêt tout particulier pour les directions transversales, ne pouvait avoir meilleure réponse que ma fidèle participation au 7e genre, à cette manière en apparence presque incongrue de faire se rencontrer les thématiques du « genre » et celles du « genre ».

Complice fidèle du ciné-club, il est venu présenter les séances Le Cavalier noir (juin 2016), The Vampires Lovers (juin 2018) ainsi que la séance ‘bis’ spéciale ‘Vampirisme et lesbianisme’ à la Cinémathèque française en décembre 2019.

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