Du 19 au 29 novembre 2022.

Cette année encore, le 7e genre animera les séances ‘patrimoine’ du festival Chéries-Chéris.

Dimanche 20 novembre 2022 à 12h45 au Mk2 Beaubourg : Cambio de sexo de Vicente Aranda (1977)

Espagne. 1977. 108’ – Fiction. VOSTF.

Réalisation : Vicente Aranda

Avec : Victoria Abril, Bibi Andersen, Lou Castel, Fernando Sancho, Rafaela Aparicio

Scénario : Vicente Aranda, Carlos Durán, Joaquim Jordà

Production : Impala, Morgana Films

Distribution : Karmafilms

Dans sa famille ou à l’école, José Maria, un adolescent de dix-sept ans, sensible et intelligent, ne trouve pas sa place et se voit rejeté et montré du doigt pour son manque de virilité. Il prend peu à peu conscience de son désir de devenir une femme…

Victoria Avril a souvent été associée au cinéma d’Almodovar. C’est oublier qu’elle fut également la muse de Vicente Aranda qui lui a offert dix rôles puissants et variés dans ses films, dont le magnifique Cambio de sexo alors qu’elle n’avait que 18 ans. Devenue culte avec les années, cette œuvre jouissive traite avec une grande avance sur son temps d’un sujet tabou, la transition, stigmatisant la bêtise et l’intolérance sans pour autant abandonner le point de vue de son héroïne. Incroyable est d’ailleurs la manière dont certains plans, personnages et situations portent en germe l’univers thématique de Pedro Almodovar : la complexité des rapports familiaux, la trajectoire d’émancipation, le propos féministe, la solidarité entre femmes, l’humour cru et débridé, l’amour mêlé de fascination pour les femmes trans, en plus bien entendu du sublime duo Victoria Abril / Bibi Anderson que l’on retrouvera (en prison !) dans Talons aiguilles.

Séance suivie d’un débat avec Anne Delabre, journaliste, autrice et programmatrice du ciné-club Le 7e genre et Emmanuel le Vagueresse, spécialiste du cinéma hispanique.


Lundi 21 novembre 2022 à 19h20 au Brady : Madame Sata de Karim Aïnouz ( 2001) – projection exceptionnelle en copie 35 mm.

Brésil. 2002. 103’/ Fiction. VOSTF.

Réalisation, scénario : Karim Aïnouz

Avec : Lázaro Ramos, Marcélia Cartaxo, Flavio Bauraqui, Fellipe Marques, Emiliano Queiroz, Renata Sorrah

Production : VideoFilmes, en coproduction avec StudioCanal, Wild Bunch, Lumière et Dominant 7

Distributeur d’origine : Mars Distribution

Rio de Janeiro, années 30. Dans le quartier sordide de Lapa, surnommé le « Montmartre des Tropiques », João Francisco Dos Santos, homme noir athlétique, tour à tour bandit, travesti, taulard, père adoptif de 7 enfants, revêt de multiples identités avant d’adopter celle de « Madame Satã », personnage emprunté au célèbre film de Cecil B. DeMille (1931).

Présenté en sélection officielle au Festival de Cannes 2002, Madame Satã est le premier long-métrage du Brésilien Karim Aïnouz (Praia do Futuro, La Vie invisible d’Eurídice Gusmão) : un grand mélo au style unique entre réalisme magique, esthétique flamboyante et érotisme troublant. Son film s’inspire d’un personnage réel, João Francisco dos Santos (1900-1976), homme noir connu pour ses mœurs libres, ses bagarres et ses excentricités, devenu légendaire sous le nom de Madame Satã ; symbole à Rio de l’affirmation d’une culture afro-brésilienne queer suite à la tardive abolition de l’esclavage au Brésil.

Séance suivie d’une rencontre avec Anne Delabre, journaliste, autrice et programmatrice du ciné-club Le 7e genre, le réalisateur Karim Aïnouz et son monteur son Waldir Xavier.

© WildBunch


Dimanche 27 novembre 2022 à 13h10 au MK2 Beaubourg: Oublier Cheyenne de Valérie Minetto ( 2005)

Réalisation: Valérie Minetto

Avec : Mila Dekker, Aurélia Petit, Malik Zidi, Laurence Côte, Guilaine Londez

Scénario : Valérie Minetto, Cécile Vargaftig

Production : Bandonéon

Distributeur d’origine : Les films du Paradoxe

Cheyenne, jeune journaliste en fin de droits, décide de quitter Paris pour mener une vie marginale à la campagne. Elle laisse derrière elle la femme qu’elle aime, Sonia, prof de physique-chimie dans un lycée parisien, qui fait tout ce qu’elle peut pour l’oublier… Mais ce n’est pas facile. Comment concilier ce qu’on veut et ce qu’on peut ? Ce qu’on pense et ce qu’on fait ? Celle qu’on aime et ce qu’on refuse ?

Avec Oublier Cheyenne, son premier film, Valérie Minetto livre une fable contemporaine, à la fois sociale, politique et romantique, sur la nouvelle précarité, le besoin de changer les choses et la puissance de l’amour. Évitant tous les clichés du genre, elle propose une réflexion originale sur le couple et les tensions politiques et sociales qui peuvent le mettre en péril : « La difficulté pour Cheyenne et Sonia à vivre leur histoire d’amour n’est pas liée à l’homosexualité. C’est pourquoi tout le monde peut partager ce qui leur arrive, explique la réalisatrice. Par ailleurs, je suis heureuse de pouvoir montrer l’homosexualité comme quelque chose de simple, sans culpabilité ni revendication particulière ».

Séance suivie d’un débat avec Anne Delabre, journaliste, autrice et programmatrice du ciné-club Le 7e genre, la réalisatrice Valérie Minetto et la scénariste Cécile Vargaftig.