Macho Dancer

Dans le cadre de la 31e édition du festival Chéries -Chéris.

Réalisation: Lino Brocka
Avec Daniel Fernando, Jaclyn Jose, Allan Paule, Jonard Abanco
Scénario: Amado Lacuesta, Ricardo Lee
Image: Joe Totanes
Montage: Ruben Natividad
Musique: Mon del Rosario
Production: Award Films, Special People Productions
Distribution: Carlotta Films
Philippines, 1988, 136′, Fiction, VOSTF

Après le départ de son amant américain, Paul, adolescent séduisant, quitte sa province natale pour rejoindre Manille afin de pourvoir aux besoins de sa famille. Noel, call-boy populaire, le prend bientôt sous son aile et lui fait pénétrer l’univers du strip-tease masculin, entre prostitution, drogue et corruption policière.

Réalisé en 1988 par Lino Brocka, d’après un scénario et une histoire d’Amado Lacuesta et Ricky Lee, Macho Dancer offre une description à la fois crue, drôle et authentique de l’homosexualité, des drag queens, du strip-tease masculin, de la prostitution et de l’industrie du porno aux Philippines. En prenant de front la sexualité et son économie dans le pays, Lino Brocka livre aussi une critique virulente de l’hypocrisie d’un système qui survécut tant au régime martial de Marcos qu’à la transition démocratique incarnée par Cory Aquino. Présenté à Chéries-Chéris en avant-première de la sortie prévue 2026 par Carlotta, Macho Dancer a été restauré et étalonné en 4K par Cité de Mémoire (Paris), à partir d’un scan 35 mm effectué au laboratoire Central Digital Lab Inc. (Manille). Le son a été synchronisé et restauré par L.E. Diapason (Paris).

Projection suivie d’une rencontre avec l’historien, professeur de cinéma et cinéaste Nick Deocampo et Anne Delabre, programmatrice du ciné-club Le 7e genre


When night is falling

Dans le cadre de la 31e édition du festival Chéries-Cheris.

Réalisation: Patricia Rozema
Avec Pascale Bussières, Rachael Crawford, Don McKellar, Henry Czerny
Scénario: Patricia Rozema
Image: Douglas Koch
Montage: Susan Shipton
Musique: Lesley Barber
Production: Alliance Communications Corporation, Crucial Pictures, The Ontario Film Development Corporation, Téléfilm Canada
Canada, 1995, 94′, Fiction, VOSTF

Camille est enseignante en mythologie dans un collège religieux. Elle aime Martin, théologien dans la même institution mais ne se sent pas prête pour une union qu’on leur demande de légaliser au plus vite. Sa rencontre avec Petra, irrésistible jeune femme, acrobate dans un cirque ambulant, lui fait découvrir un monde chaotique et vibrant, peuplé de créatures étranges. Dans cet univers merveilleux et imprévisible où elle oublie prudence et raison, elle bascule dans une nouvelle façon d’aimer…

Réalisé en 1995, When night isfalling a acquis au fil des années le statut de film lesbien culte. Patricia Rozema tisse une histoire d’amour poétique et sensuelle, du frisson enivrant de la première attirance entre Camille et Petra à l’érotisme onirique de leur romance, accompagné de moments centrés sur le voyage personnel de Camille vers la découverte de soi. Jouant subtilement des silences et des non-dits, mais aussi de la fascination exercée par l’univers du cirque, la cinéaste canadienne crée une atmosphère à la fois féérique et ouatée. Captivant, tendre, émouvant, souvent drôle, ce conte lyrique s’appuie sur une mise en scène stylisée, une photographie de toute beauté et deux actrices à la parfaite alchimie : Rachel Crawford et Pascale Bussière.

Projection suivie d’une rencontre avec Anne Crémieux, professeur de civilisation américaine et Anne Delabre, programmatrice du ciné-club Le 7e genre 


L’Amour violé.

Dans le cadre d’un colloque international « #MeToo français dans le cinéma et les médias« (27-28 novembre 2025) à l’occasion des dix ans de la revue Genre en séries: cinéma, télévision, médias ?

Un film de Yannick Bellon

Avec: Nathalie Nell, Alain Fourès, Michèle Simonnet, Pierre Arditi, Daniel Auteuil

Scénario: Yannick Bellon

Durée: 115 mn

Production: France (1977)

Nicole, infirmière à Grenoble, est violée un soir par quatre hommes. Traumatisée, elle pense ne jamais pouvoir se remettre de ce choc. Sur les conseils d’une amie, elle finit tout de même par porter plainte afin que cette affaire puisse avoir une suite judiciaire.

L’Amour violé raconte l’histoire d’un fait divers. Un fait divers criminel, puisqu’il y a crime au regard de la loi là où il y a viol. Et c’est un crime que nous montre Yannick Bellon. Elle nous le décrit avec soin. Elle ne procède ni par ellipse ni par litote. Voici l’agression, le rapt, les insultes, les gifles, les coups, les larmes, les cris, la brutalité de l’acte, des actes sexuels. Et voici les conséquences physiques : le corps blessé, souillé, sali ; et, plus graves encore, les conséquences morales. (…) Mais pareil crime cesse, pour trop de gens, d’être criminel à cause de sa banalité même. Les chiffres, les statistiques le répètent : le viol participe d’une violence générale ordinaire. Yannick Bellon le situe donc en milieu très ordinaire. Cela se passe à Grenoble et dans la banlieue de Grenoble comme cela pourrait se passer n’importe où en France. Le lieu n’intervient en rien – que pour permettre d’assez fraîches et reposantes images de week-end dans la neige. La violée, son fiancé, ses amis sont des gens du modèle courant. Les violeurs aussi. Ni loubards voyous, ni marginaux inquiétants (Jean Louis Bory – Le Nouvel Observateur)

Nos invitées: Aurore Renaut, maîtresse de conférences en études cinématographiques et audiovisuelles, enseignante à l’Institut européen de cinéma et d’audiovisuel, et Cécile Farkas, directrice de programmation à Doriane Films et chez CapuSeen.


Cabaret Berlin, la scène sauvage.

Dans le cadre de la 31e édition du festival Chéries-Chéris.

Réalisation: Fabienne Rousso-Lenoir
Scénario: Fabienne Rousso-Lenoir
Montage: Philippe Baillon
Production: Bel Air Media
France, 2010, 70′, Documentaire, VOSTF

Intégralement composé de nombreuses et rares archives cinématographiques – grands classiques du cinéma allemand, mais aussi fictions tirées de l’oubli, films institutionnels, publicitaires, ou documentaires de l’époque – restaurées et passées en haute définition, Cabaret Berlin, la scène sauvage explore les petites scènes artistiques et politiques berlinoises des années 1919 à 1933, qui ont marqué de façon indélébile l’histoire du spectacle et dont l’influence se fait toujours sentir. Les cabarets berlinois reflètent en un miroir grossissant la courte et convulsive histoire de la République de Weimar, accompagnant ses métamorphoses, de l’inflation à la stabilisation, de la crise de 29 à la montée du nazisme.

Prenant pour objet critique la foisonnante réalité politique et sociale de l’époque, le film se déroule lui-même comme un spectacle de cabaret, mené en voix-off par l’acteur et chanteur allemand Ulrich Tukur et là dans le rôle de conférencier. Divertissement, ce documentaire atypique est aussi un essai critique sur la naissance et la mise en place de la modernité, dont Berlin fut incontestablement le centre européen.

Projection suivie d’une rencontre avec la réalisatrice Fabienne Rousso-Lenoir et Anne Delabre, programmatrice du ciné-club Le 7e genre.