Jeunes Filles en uniforme (Mädchen in Uniform)

Lundi 20 mars 2023 à 20h30 au cinéma le Brady. (pour réserver)

Film de Leontine Sagan

Allemagne / 1931 / 96 min

D’après la pièce Gestern und Heute de Christa Winsloe.

Avec Hertha Thiele, Dorothea Wieck, Emilia Unda.

Dans un pensionnat allemand pour jeunes filles de bonne famille, où règne une stricte discipline, une élève s’éprend de sa professeure, au mépris des interdits. Réalisé en 1931 par Léontine Sagan, avec des sous-titres de Colette pour la version française, Jeunes filles en uniforme (Mädchen in Uniform), adaptation d’une pièce de Christa Winsloe datant de 1930, est l’un des premiers films dont l’intrigue s’articule ainsi autour de l’homosexualité féminine.

Avec son casting entièrement féminin, dont Erika Mann dans un second rôle, le film peut se lire à la fois comme une critique féministe d’une société patriarcale, une dénonciation de l’autoritarisme prussien et une célébration du désir lesbien.  Grand succès critique et public sous la République de Weimar, il fut interdit par le régime nazi et resta longtemps oublié.

Notre invitée: Florence Tamagne, maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Lille, et spécialiste de l’histoire de l’homosexualité. Elle a notamment publié Histoire de l’homosexualité en Europe, Berlin, Londres, Paris (1919-1939) (Seuil, 2000), Mauvais genre ? Une histoire des représentations de l’homosexualité (La Martinière, 2001) et Le crime du Palace. Enquête sur l’une des plus grandes histoires criminelles des années 1930 (Payot, 2017).


Cette séance est organisée en partenariat avec les éditions ErosOnyx , maison d’édition créée en 2007 spécialisée dans les «  ouvrages nouveaux ou anciens, originaux ou traductions, relatifs aux sexualités d’aujourd’hui, d’hier et de demain ».

En juin 2022, ErosOnyx a publié le livre Jeunes filles en uniforme (Hier et aujourd’hui) qui comprend une traduction française, modernisée, de la pièce de Christa Winsloe, Gestern und Heute (Hier et aujourd’hui), jouée à Berlin en 1930 et représentée à Paris dès 1932 sous le titre Demoiselles en uniforme. Il est accompagné du DVD du film de Leontine Sagan, Mädchen in Uniform ( Jeunes filles en uniforme ), tiré de la pièce allemande, sorti en 1931 en Allemagne et l’année suivante en France, en VO avec des sous-titres… de Colette.


Les 10 ans du 7e genre

23 avril 2013 : La première séance du ciné-club Le 7e genre est organisée au cinéma Le Brady. Au même moment, la foule envahit le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris pour fêter l’adoption définitive du projet de loi sur le ‘mariage pour tous’ à l’Assemblée nationale. Un télescopage inattendu, mais qui n’a pas empêché le public d’être au rendez-vous de cette soirée inaugurale.

Dix ans plus tard, Le 7e genre est devenu une association (depuis janvier 2015) et a programmé une centaine de films de patrimoine abordant les questions de genre(s) et de sexualités minoritaires. Le plus souvent des œuvres rares, voire inédites en salles. Des invité.e.s de tous horizons ont échangé avec les spectateurs après les projections, parfois jusque tard… Les spectateurs, dont beaucoup de fidèles, sont venus toujours plus nombreux au fil des années.

Pour vous remercier, toutes et tous, de faire vivre Le 7e genre depuis dix ans, nous vous avons concocté un programme spécial en ce mois d’avril 2023 au Brady, qui nous a fait confiance dès le début de cette aventure et que nous remercions chaleureusement. Ce dernier va d’ailleurs effectuer des travaux à partir du mois de mai pour ouvrir une troisième salle. Nous profiterons de cette occasion pour faire une longue pause (bien méritée !) jusqu’à la fin de l’année. Le 7e genre reviendra en 2024, avec des événements sans doute un peu plus exceptionnels… —

Anne Delabre, présidente


Eloy de la Iglesia, cinéaste de la transgression.

Samedi 1er avril 2023 de 14h00 à 19h30- cinéma Le Brady.

Focus sur deux films emblématiques inédits en France et conférence d’Emmanuel Le Vagueresse.

14h : Los Placeres ocultos (1977) – ( pour réserver)

Los Placeres ocultos (Les Plaisirs cachés), montre un banquier ‘dans le placard’, en proie au doute sur la conduite à mener lorsqu’il tombe fou amoureux d’un jeune hétérosexuel, Miguel. Eloy de la Iglesia, l’un des réalisateurs les plus prolifiques des années 70 et début 80, mais aussi parmi les plus scandaleux, sait conjuguer (au grand dam des conservateurs d’un pays en pleine transition démocratique après la mort de Franco), propos politique et divertissement grand public… Sans oublier des regards glissants sur le corps du beau et sexy Miguel.

15h40 : « Les représentations des LGBTQI+ à l’écran pendant la période de la transition démocratique espagnole. »

Le 20 novembre 1975, le général Franco décède, après presque quarante ans de dictature. L’Espagne accède peu à peu à cette démocratie rêvée par la grande majorité de la population, Avec le droit de penser… et d’aimer comme on le souhaite. Du précurseur Cambio de sexo (Vicente Aranda, 1977), avec son personnage transgenre présenté positivement, jusqu’à la faune queer de Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier (1980), le premier long-métrage de Pedro Almodóvar, en passant par Los Placeres ocultos (1977) et El Diputado (1978) d’Eloy de la Iglesia, le nombre de films LGBTQI+ de cette époque de transition (entre 1975 et 1982) est impressionnant. Ils ont sans doute contribué à changer la société espagnole et le regard sur les gays, lesbiennes et trans.

Conférence d’Emmanuel Le Vagueresse, professeur de littérature et de cinéma espagnols à
l’Université de Reims- Champagne-Ardenne (URCA).

17h : El Diputado (1978) – (pour réserver)

El Diputado (Le Député) sort sur les écrans espagnols en octobre 1978, près de deux ans après la disparition du général Franco et un an après la fin de la censure. Ce film, inspiré en partie de la figure d’un député de gauche, montre le chemin parcouru par le cinéaste face à la visibilité et aux droits des homosexuel·le·s. Eloy de la Iglesia  n’hésite pas ici à obliger le protagoniste à affronter son désir intime – un désir qui devient ainsi public – et, aussi, à filmer des scènes de nu frontal qui contribuèrent à faire venir les spectateurs”

La projection sera précédée d’une présentation par Emmanuel Le Vagueresse
Le 7e  genre remercie tout particulièrement le festival Ecrans Mixtes (Lyon) pour le sous-titrage des deux films programmés.


Le sang d’un poète (1930)

Lundi 3 avril 2023 à 20h30 au cinéma Le Brady. (pour réserver)

Réalisation et scénario : Jean Cocteau

Avec : Enrique Rivero, Lee Miller, Féral Benga, Pauline Carton, Jean Desbordes

Premier film de Jean Cocteau, Le Sang d’un poète, tourné en 1930, est une œuvre dominée par le voyeurisme. Il s’agit, au propre et au figuré, de mettre son œil au trou de la serrure et de regarder en fraude ce que le monde interdit dissimule : les paradis artificiels, la sexualité déviante, l’inguérissable douleur de l’enfance blessée. L’écrivain Jean Desbordes, amant de Cocteau , y joue deux personnages : Louis XV et surtout l’ami du poète qui assiste à sa mort. Un film majeur, intemporel. Une occasion unique de voir Jean Desbordes qui après sa rupture avec Cocteau se maria. Sa femme, Madeleine, féministe avant l’heure, sera à ses côtés pendant la résistance. Elle fut déportée à Ravensbrück, il fut torturé à mort par la milice française sans parler

La projection sera suivie d’une rencontre-dédicace avec Olivier Charneux, écrivain, dramaturge et metteur en scène, autour de son dernier ouvrage, Le Glorieux et le maudit, Jean Cocteau-Jean Desbordes : deux destins (Seuil, 2023).


La Fourmilière (1971)

Mardi 11 avril 2023 à 20h30 au cinéma Le Brady. (pour réserver)

Réalisation : Zoltán Fábri

Scénario : Zoltán Fábri, Endre Illés

Avec : Mari Törőcsik, Jaroslava Schallerová, Athina Papadimitriu, Ágnes Pataki

Hongrie – 1h35

Un couvent peut abriter les rivalités les plus secrètes, derrière lesquelles se cachent souvent les désirs les plus ardents. C’est précisément ce jeu de convoitise et de pouvoir dont La Fourmilière (Hangyaboly, 1971) témoigne, d’une façon subtile et presque intemporelle. Huis clos marivaudien à la fois politique et sentimental, adapté du roman éponyme de Margit Kaffka (paru en 1917), le film ne s’en tient pas au portrait lucide d’une dizaine de religieuses isolées. Cette œuvre haletante explore les rapports que chacune entretient à l’autorité (moins purement théologique que proprement humaine), au moment où l’institution ecclésiale doit se choisir une nouvelle mère supérieure. Un chef d’œuvre inédit en France réalisé par le grand cinéaste hongrois Zoltán Fábri (Un petit carrousel de fête, Le Cinquième Sceau), avec au casting la fascinante Mari Törőcsik.

La projection sera suivie d’un débat avec Mathieu Lericq, chercheur et enseignant à l’Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis, spécialiste des cinématographies centre-européennes.
La séance est organisée en coopération avec l’Institut Liszt de Paris


TABLE-RONDE CINEMA DE PATRIMOINE

Samedi 22 avril 2023 à 14h00 au cinéma Le Brady. ( pour réserver)

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le cinéma de patrimoine : Pourquoi certains titres sont-ils devenus invisibles ? Qui décide de la restauration d’une œuvre et en quoi consiste-t-elle ? Quels sont les critères retenus pour la sélection ? Un film des marges peut-il devenir patrimonial ? Comment faire (re)découvrir un ‘vieux film’ ?…

Nos invité.e.s : Cécile Farkas, directrice éditoriale Doriane Films, Nicole Fernandez Ferrer, co-présidente du Centre audiovisuel Simone de Beauvoir, Stéphanie Heuze, programmatrice, fondatrice de Hors-circuits (vente de livres et DVD/Blu-Ray, spécialiste des films rares, inclassables ou introuvables), Jean-Fabrice Janaudy, gérant-programmateur des Acacias distribution et cinéma Le Vincennes.