RAK

© Marielle Issartel

Soudain l’été dernier.

Dans le cadre du ciné-club Pop and psy.

De Joseph L. Mankiewicz

Scénario: Gore Vidal et Tennessee Williams.

D’après la pièce de Tennessee Williams.

Avec Elizabeth Taylor, Montgomery Clift, Katharine.

États-Unis / 1959 / 114 min

Le Dr Cukrowicz (Montgomery Clift) pratique la neurochirurgie dans des conditions précaires. Violet Venable (Katharine Hepburn) , une riche veuve, lui propose de donner un million de dollars à son établissement, à condition qu’il pratique une lobotomie sur Catherine Holly (Elizabeth Taylor), sa nièce.

Cette séance spéciale, animée par Jean-Victor Blanc, auteur et médecin psychiatre, créateur du ciné-club Pop and Psy, sera suivie d’un échange avec Anne Delabre, présidente de l’association le 7e genre.

La Femme de Jean

France, 1974, 1h44, couleurs, format

Réalisation Yannick Bellon
Scénario Yannick Bellon, avec la collaboration de Rémi Waterhouse
Photo Georges Barsky, Pierre-William Glenn
Musique Georges Delerue
Montage Janine Sée
Production Yannick Bellon, Les Films de l’Équinoxe
Interprètes France Lambiotte (Nadine Lescot), Claude Rich (Jean Lescot), Hippolyte Girardot (Rémi Lescot), Tatiana Moukhine (Christine), James Mitchell (David), Régine Mazella (Valérie), Andrée Damant (l’amie relieuse)

Restauration Les Films de l’Équinoxe au laboratoire Hiventy.
Distributeur Doriane Film

Après des années de vie commune, Nadine (France Lambiotte) est abandonnée par son mari Jean (Claude Rich). Son univers s’écroule. Passée la sidération, elle doit repartir de l’avant, s’occuper de son fils adolescent (Hippolyte Girardot) et trouver du travail. Elle fait la connaissance d’un étranger, David (James Mitchell), qui l’aide à reprendre courage.

De cette trame en apparence banale, la cinéaste tire une chronique subtile et nuancée. Elle suggère l’évolution de Nadine par touches légères, capte la variation de ses humeurs au fil des saisons, respecte le temps nécessaire à sa reconstruction. Bellon peint avec humour et délicatesse la relation de Nadine avec son fils, qui la regarde d’un œil neuf depuis la séparation. Elle ne charge pas non plus le personnage de Jean, qui finira par exprimer des regrets devant la transformation de celle qu’il a quittée.  

« Impressionniste et aigu, le beau film de Yannick Bellon vaut, notamment, par un double regard. L’un – qui s’embue, yeux rougis dans un visage crayeux – c’est celui d’une inconnue. France Lambiotte trace de Nadine un portrait à la fois si net et si tremblé qu’on le dirait tout barbouillé de confidences. L’autre regard – celui-ci ne cille pas – c’est celui de Yannick Bellon. » (Gilles Jacob, L’Express, 18 mars 1974)

La séance sera suivie d’un débat avec Eric Le Roy, chef de service Archives du CNC, historien du cinéma et Aurore Renaut, maîtresse de conférences en études cinématographiques et audiovisuelles (Université de Lorraine) et nouvelle directrice de l’Institut Européen de Cinéma et Audiovisuel (IECA).

Interview de notre invitée Aurore Renaut à propos de la rétrospective Yannick Bellon à l’Institut Lumière de Lyon.

© Doriane Films

Cruising- La Chasse

Dans le cadre du cycle Mes Films de Chevet, le rendez-vous des amoureux du cinéma proposé par le cinéma Majestic UGC et Plan-Séquence, en partenariat avec LillelaNuit. Les séances sont présentées et animées par Grégory Marouzé, rédacteur cinéma, qui vous invite à découvrir les plus grands films de l’histoire du cinéma et leur réalisateur. 

de William Friedkin (USA, 1980, 1h42, vostf)
avec Al Pacino, Paul Sorvino, Karen Allen

Enquêtant sur une série de meurtres, l’inspecteur Steve Burns est contraint d’infiltrer les milieux homosexuels new-yorkais. Il ne sortira pas indemne de cette expérience. Une hallucinante descente aux enfers qui suscita de nombreuses controverses à sa sortie.

Séance animée par Grégory Marouzé, rédacteur cinéma, et Anne Delabre, fondatrice du ciné-club Le 7e Genre

Retour à l’écran…

Un nouveau rendez-vous ponctuel au cinéma Le Brady, pour les cinéphiles en quête de films rares ou oubliés, qui méritent d’être vus et mieux (re)connus, à l’initiative de Anne Delabre.
Chaque projection sera suivie d’un échange avec le public, en présence d’un.e invité.e.

Pigalle

(précédé de Zoé la boxeuse, 1992, 24 mn)

Un film de: Karim Dridi

Avec : Véra Briole, Francis Renaud, Blanca Li, Philippe Ambrosini, Jean-Michel Fête

Scénario : Karim Dridi

Durée : 93 mn

Production : France (1994) – INTERDIT AUX – 16 ANS

Pigalle. Ses cabarets, ses boîtes de nuit, ses trafics en tous genres. Véra montre son corps dans un peep-show mais refuse de se vendre. Elle vit avec Jésus, petit trafiquant du quartier. Fifi, pickpocket aux désirs troubles, va aimer et perdre Divine, travesti au grand cœur. «Tournant caméra à l’épaule dans les rues et les sex-shops de Paris, mêlant les acteurs aux ‘gueules’ du coin, filmant les visages très près des peaux, Dridi fait passer ce sentiment d’urgence et de déliquescence, de pression de plus en plus active sur les personnages dont les vies se rétrécissent à mesure que l’on découvre les arrière-décors de ces devantures de ‘plaisir’» (Les Inrockuptibles, Sophie Bonnet, 1er janvier 1996). Un premier long-métrage qui nous plonge dans le Pigalle interlope des années 80-90, sans concession mais avec humanité.

Notre invité: Karim Dridi, réalisateur, scénariste et Véra Briole, comédienne.


Dortoir des grandes.

Un film de Henri Decoin – France (1953)

Scénario : Henri Decoin, François Chalais (d’après le roman Dix-huit fantômes, de Stanislas-André Steeman)

Avec : Jean Marais, Françoise Arnoul, Denise Grey, Jeanne Moreau, Noel Roquevert, Dany Carrel, Line Noro

L’inspecteur Marco enquête sur le meurtre survenu dans le ‘dortoir des grandes’ d’un très chic collège de province. Les langues sont difficiles à délier dans un univers clos propice aux intrigues plus ou moins troubles. Et les jeunes filles ne sont pas aussi sages que les apparences peuvent le laisser croire… Premier rôle au cinéma de Dany Carrel, qui dans ses mémoires (L’ Annamite, R. Laffont, 1991), évoque sa relation saphique avec une camarade de pensionnat. Dénoncée par une élève qui les avait surprises, elle fut renvoyée.

Notre invitée : Clara Laurent, chargée de cours en cinéma à l’université Paul-Valéry (Montpellier), a également enseigné l’histoire du cinéma classique à l’université Paris-Diderot. Elle a publié Danielle Darrieux, une femme moderne (Nouveau Monde, 2023) et Josiane Balasko, une vie splendide (Tallandier, 2021) et collabore régulièrement à la revue Schnock (La Tengo).

Clara Laurent et Anne Delabre lors du débat autour du film Dortoir des Grandes.

Vegas in Space

Dans le cadre de la 30ème édition du festival Chéries -chéris.

Etats-Unis. 1991. 85’
Fiction. VOSTF.

Réalisation : Phillip R. Ford
Avec : Doris Fish, Miss X, Ginger Quest, Ramona Fischer, Lori Naslund, Timmy Spence
Scénario : Phillip R. Ford, Doris Fish, Miss X
Image : Robin Clark
Montage : Phillip R. Ford, Ed Jones
Musique : Bob Davis
Production : Troma Entertainment

L’équipage de l’USS Intercourse (Intercourse = relation sexuelle en VF) est sommé par l’impératrice de la Terre de se rendre sur la planète Clitoris pour aider l’Impératrice Nueva Gabor. Celle-ci s’est fait dérober des bijoux en Girlinium, ce qui nuit gravement à l’équilibre de Clitoris, agité depuis par de nombreux tremblements de terre. Problème : il s’agit d’une planète à 100% féminine. Nos quatre héros doivent donc changer de sexe et se faire passer pour des showgirls terriennes. Elles sont reçues par l’inquiétante Veneer, reine de la police.

« To go boldly where no man has ever gone before » : dans un avenir proche, une expédition spatiale fait l’expérience de l’ultime rencontre avec l’Autre, lorsque ses membres – tous des hommes – découvrent une planète uniquement peuplée de femmes. Afin de pouvoir étudier pleinement cette étrange civilisation, les colonisateurs consciencieux doivent subir l’un après l’autre une opération les transformant en femmes trans. Issu d’une maison de production américaine réputée pour ses folles extravagances à petit budget, Vegas in space est un sommet de comédie « pop camp SF », à la fois hypercommerciale, hystérique, trash, grotesque, kitsch et de très mauvais goût. Un véritable régal transgenderqueer où les différences changent définitivement de place.

Projection suivie d’une rencontre avec le comédien, styliste et chanteur Romain Brau, le réalisateur David Weissman Anne Delabre, journaliste, autrice et programmatrice du ciné-club Le 7e genre. Avec la présence exceptionnelle de Jacqueline Hyde, amie proche de la scénariste et actrice du film Doris Fish

L’Homme blessé.

Dans le cadre de la 30ème édition du festival Chéries -chéris.

Réalisation : Patrice Chéreau
Avec : Jean-Hugues Anglade, Vittorio Mezzogiorno, Roland Bertin, Lisa Kreuzer, Annick Alane
Scénario : Patrice Chéreau & Hervé Guibert

France: 1983.

Henri est un jeune homme ordinaire, fils d’un ouvrier d’origine polonaise. Il s’ennuie dans sa famille. Un jour, il croise par hasard dans une gare parisienne Jean, un homme impliqué dans le milieu de la prostitution. Ressentant de la passion pour cet homme plus âgé, Henri tente de se prostituer pour gagner son amour.
Avec L’Homme blessé (1983), son troisième long métrage, Patrice Chéreau réalisait son film le plus radical et personnel. Influencée par Jean Genet, Fassbinder, Pasolini ou encore Dostoïevski, l’œuvre dérangea à l’époque par sa vision de l’homosexualité – vécue dans la souffrance et la marginalité – et ses personnages condamnés par la passion. Pourtant le cinéaste subjugue dans sa manière de traiter, entre tendresse brute et quête d’une pureté impossible, l’« amour envahissant ». Sur un brillant scénario coécrit avec Hervé Guibert (récompensé d’un César), il développe, avec un lyrisme sombre, des thèmes forts : la complexité du passage de l’adolescence à l’âge adulte, le premier émoi adolescent, le trafic des sentiments, l’amour discordant… Les décors, choisis avec soin (la gare déserte, les toilettes comme lieu de drague), continuent à exercer la fascination, de même que l’interprétation de Vittorio Mezzogiorno, Roland Bertin et surtout de Jean-Hugues Anglade, admirable d’intensité fiévreuse et de lâcher-prise dans son premier grand rôle.


Projection suivie d’une rencontre avec Jean-Hugues Anglade, Renato Berta, Jean-Marie Charuau, l’assistant personnel de Patrice Chéreau pendant quinze ans, et Anne Delabre, journaliste, autrice et programmatrice du ciné-club Le 7e genre.

Captation du débat autour du film l’Homme blessé par Timothée Vélarde , pour Chéries-Chéris.

Les Corps ouverts/ Les Terres froides.

Dans le cadre de la 30ème édition du festival Chéries -chéris.

Les Corps ouverts.

Réalisation : Sébastien Lifshitz
Avec : Yasmine Belmadi, Pierre-Loup Rajot, Malik Zidi, Margo Abascal, Karim Belkhadra, Mohamed Damraoui, Dora Dhouib, Réjane Kerdaffrec, Sébastien Lifshitz
Scénario : Stéphane Bouquet et Sébastien Lifshitz

France. 1997. 48’
Fiction. VF.

Rémi a 18 ans. Il partage son temps entre le lycée qui l’ennuie, sa famille, son ami Thomas et l’épicerie où il travaille le soir. Sa vie est d’une monotonie tranquille. Il se rend, pour voir, à un casting. Marc, le réalisateur, est charmé par son jeu autant que par son physique. Plus tard, Marc et Rémi couchent ensemble. Déboussolé par cette expérience, ainsi que par la maladie de son père, Rémi ne sait plus trop où il en est. Il erre dans les rues, multiplie les rencontres sexuelles, filles et garçons confondus, pour se perdre, à moins que ce ne soit pour se prouver quelque chose, mais quoi ?

suivi de

Les Terres froides.

Réalisation : Sébastien Lifshitz
Avec : Yasmine Belmadi, Bernard Verley, Sébastien Charles, Valérie Donzelli, Florence Giorgetti, Sébastien Lifshitz
Scénario : Stéphane Bouquet et Sébastien Lifshitz

France. 1999. 62’
Fiction. VF.

Largement reconnu pour ses documentaires, notamment Les invisibles (2012), Bambi (2013), Petite fille (2020) ou Casa Susanna (2022), Sébastien Lifshitz a également fait de brillantes incursions du côté de la fiction. En témoignent deux de ses premiers films : Les Corps ouverts (Prix Jean Vigo en 1998), portrait d’un jeune homme de seize ans à la recherche de son identité sexuelle, et Les Terres froides (1999), téléfilm qui entremêle lutte des classes et sexualité, tourné pour la collection « Gauche-Droite » de la chaîne Arte. Ces deux moyens-métrages marquent aussi les premières apparitions au cinéma de Yasmine Belmadi – jeune acteur prometteur qui a notamment tourné chez François Ozon dans Les Amants criminels (1999) – hélas décédé en 2009 à l’âge de 33 ans.

Projection suivie d’une rencontre avec Sebastien Lifshitz, le monteur Yann Dedet, la monteuse Stéphanie Mahet et Anne Delabre, journaliste, autrice et programmatrice du ciné-club Le 7e genre.