Dortoir des grandes.

Un film de Henri Decoin – France (1953)

Scénario : Henri Decoin, François Chalais (d’après le roman Dix-huit fantômes, de Stanislas-André Steeman)

Avec : Jean Marais, Françoise Arnoul, Denise Grey, Jeanne Moreau, Noel Roquevert, Dany Carrel, Line Noro

L’inspecteur Marco enquête sur le meurtre survenu dans le ‘dortoir des grandes’ d’un très chic collège de province. Les langues sont difficiles à délier dans un univers clos propice aux intrigues plus ou moins troubles. Et les jeunes filles ne sont pas aussi sages que les apparences peuvent le laisser croire… Premier rôle au cinéma de Dany Carrel, qui dans ses mémoires (L’ Annamite, R. Laffont, 1991), évoque sa relation saphique avec une camarade de pensionnat. Dénoncée par une élève qui les avait surprises, elle fut renvoyée.

Notre invitée : Clara Laurent, chargée de cours en cinéma à l’université Paul-Valéry (Montpellier), a également enseigné l’histoire du cinéma classique à l’université Paris-Diderot. Elle a publié Danielle Darrieux, une femme moderne (Nouveau Monde, 2023) et Josiane Balasko, une vie splendide (Tallandier, 2021) et collabore régulièrement à la revue Schnock (La Tengo).

Vegas in Space

Dans le cadre de la 30ème édition du festival Chéries -chéris.

Etats-Unis. 1991. 85’
Fiction. VOSTF.

Réalisation : Phillip R. Ford
Avec : Doris Fish, Miss X, Ginger Quest, Ramona Fischer, Lori Naslund, Timmy Spence
Scénario : Phillip R. Ford, Doris Fish, Miss X
Image : Robin Clark
Montage : Phillip R. Ford, Ed Jones
Musique : Bob Davis
Production : Troma Entertainment

L’équipage de l’USS Intercourse (Intercourse = relation sexuelle en VF) est sommé par l’impératrice de la Terre de se rendre sur la planète Clitoris pour aider l’Impératrice Nueva Gabor. Celle-ci s’est fait dérober des bijoux en Girlinium, ce qui nuit gravement à l’équilibre de Clitoris, agité depuis par de nombreux tremblements de terre. Problème : il s’agit d’une planète à 100% féminine. Nos quatre héros doivent donc changer de sexe et se faire passer pour des showgirls terriennes. Elles sont reçues par l’inquiétante Veneer, reine de la police.

“To go boldly where no man has ever gone before” : dans un avenir proche, une expédition spatiale fait l’expérience de l’ultime rencontre avec l’Autre, lorsque ses membres – tous des hommes – découvrent une planète uniquement peuplée de femmes. Afin de pouvoir étudier pleinement cette étrange civilisation, les colonisateurs consciencieux doivent subir l’un après l’autre une opération les transformant en femmes trans. Issu d’une maison de production américaine réputée pour ses folles extravagances à petit budget, Vegas in space est un sommet de comédie « pop camp SF », à la fois hypercommerciale, hystérique, trash, grotesque, kitsch et de très mauvais goût. Un véritable régal transgenderqueer où les différences changent définitivement de place.

Projection suivie d’une rencontre avec le comédien, styliste et chanteur Romain Brau, le réalisateur David Weissman Anne Delabre, journaliste, autrice et programmatrice du ciné-club Le 7e genre. Avec la présence exceptionnelle de Jacqueline Hyde, amie proche de la scénariste et actrice du film Doris Fish

L’Homme blessé.

Dans le cadre de la 30ème édition du festival Chéries -chéris.

Réalisation : Patrice Chéreau
Avec : Jean-Hugues Anglade, Vittorio Mezzogiorno, Roland Bertin, Lisa Kreuzer, Annick Alane
Scénario : Patrice Chéreau & Hervé Guibert

France: 1983.

Henri est un jeune homme ordinaire, fils d’un ouvrier d’origine polonaise. Il s’ennuie dans sa famille. Un jour, il croise par hasard dans une gare parisienne Jean, un homme impliqué dans le milieu de la prostitution. Ressentant de la passion pour cet homme plus âgé, Henri tente de se prostituer pour gagner son amour.
Avec L’Homme blessé (1983), son troisième long métrage, Patrice Chéreau réalisait son film le plus radical et personnel. Influencée par Jean Genet, Fassbinder, Pasolini ou encore Dostoïevski, l’œuvre dérangea à l’époque par sa vision de l’homosexualité – vécue dans la souffrance et la marginalité – et ses personnages condamnés par la passion. Pourtant le cinéaste subjugue dans sa manière de traiter, entre tendresse brute et quête d’une pureté impossible, l’« amour envahissant ». Sur un brillant scénario coécrit avec Hervé Guibert (récompensé d’un César), il développe, avec un lyrisme sombre, des thèmes forts : la complexité du passage de l’adolescence à l’âge adulte, le premier émoi adolescent, le trafic des sentiments, l’amour discordant… Les décors, choisis avec soin (la gare déserte, les toilettes comme lieu de drague), continuent à exercer la fascination, de même que l’interprétation de Vittorio Mezzogiorno, Roland Bertin et surtout de Jean-Hugues Anglade, admirable d’intensité fiévreuse et de lâcher-prise dans son premier grand rôle.


Projection suivie d’une rencontre avec Jean-Hugues Anglade, Renato Berta, Jean-Marie Charuau, l’assistant personnel de Patrice Chéreau pendant quinze ans, et Anne Delabre, journaliste, autrice et programmatrice du ciné-club Le 7e genre

Les Corps ouverts/ Les Terres froides.

Dans le cadre de la 30ème édition du festival Chéries -chéris.

Les Corps ouverts.

Réalisation : Sébastien Lifshitz
Avec : Yasmine Belmadi, Pierre-Loup Rajot, Malik Zidi, Margo Abascal, Karim Belkhadra, Mohamed Damraoui, Dora Dhouib, Réjane Kerdaffrec, Sébastien Lifshitz
Scénario : Stéphane Bouquet et Sébastien Lifshitz

France. 1997. 48’
Fiction. VF.

Rémi a 18 ans. Il partage son temps entre le lycée qui l’ennuie, sa famille, son ami Thomas et l’épicerie où il travaille le soir. Sa vie est d’une monotonie tranquille. Il se rend, pour voir, à un casting. Marc, le réalisateur, est charmé par son jeu autant que par son physique. Plus tard, Marc et Rémi couchent ensemble. Déboussolé par cette expérience, ainsi que par la maladie de son père, Rémi ne sait plus trop où il en est. Il erre dans les rues, multiplie les rencontres sexuelles, filles et garçons confondus, pour se perdre, à moins que ce ne soit pour se prouver quelque chose, mais quoi ?

suivi de

Les Terres froides.

Réalisation : Sébastien Lifshitz
Avec : Yasmine Belmadi, Bernard Verley, Sébastien Charles, Valérie Donzelli, Florence Giorgetti, Sébastien Lifshitz
Scénario : Stéphane Bouquet et Sébastien Lifshitz

France. 1999. 62’
Fiction. VF.

Largement reconnu pour ses documentaires, notamment Les invisibles (2012), Bambi (2013), Petite fille (2020) ou Casa Susanna (2022), Sébastien Lifshitz a également fait de brillantes incursions du côté de la fiction. En témoignent deux de ses premiers films : Les Corps ouverts (Prix Jean Vigo en 1998), portrait d’un jeune homme de seize ans à la recherche de son identité sexuelle, et Les Terres froides (1999), téléfilm qui entremêle lutte des classes et sexualité, tourné pour la collection « Gauche-Droite » de la chaîne Arte. Ces deux moyens-métrages marquent aussi les premières apparitions au cinéma de Yasmine Belmadi – jeune acteur prometteur qui a notamment tourné chez François Ozon dans Les Amants criminels (1999) – hélas décédé en 2009 à l’âge de 33 ans.

Projection suivie d’une rencontre avec Sebastien Lifshitz, le monteur Yann Dedet, la monteuse Stéphanie Mahet et Anne Delabre, journaliste, autrice et programmatrice du ciné-club Le 7e genre.

Table ronde – La jeune génération et 30 ans de cinéma Queer.

Dans le cadre de la 30ème édition du festival Chéries-chéris.

En complément de la projection de GO FISH (samedi 16 novembre à 15h50 au mk2 Beaubourg), trois étoiles montantes du jeune cinéma queer français nous parlent des films et des cinéastes qui les inspirent:

Iris Chassaigne (Les gens qui roulent la nuit, Swan dans le centre),

Maité Sonnet (Massacre, Des jeunes filles enterrent leur vie)

Mathieu Morel (Anapidae (appelle-moi), Aussi fort que tu peux, Cum In My Heart,
Love et ex mortuus, The Deep Queer Massacre
).

Rencontre animée par Anne Crémieux (professeure de civilisation américaine), Anne Delabre (Le 7e Genre), Anna Margarite Albelo (La Chocha) et avec la participation de Rose Troche.

Rencontre thématique – Cinéma lesbien: du DIY underground aux gros budgets hollywoodiens.

Dans le cadre de la 30ème édition du festival Chéries -chéris.

En complément de la projection de GO FISH et 30 ans après sa venue lors de la première édition du festival Chéries-Chéris, Rose Troche (The L Word) est de nouveau là pour vous!
En compagnie de son amie, la fameuse réalisatrice américano-cubaine Anna Margarita Albelo (La Chocha), et avec le concours d’Anne Crémieux, elle revient sur son parcours.

18h00 : ouverture des portes
19h00-20h30 : rencontre et Q&A suivis d’un échange informel jusqu’à 21h30.

Débat avec Anna Margarite Albelo, Rose Troche, Anne Crémieux et Anne Delabre.

Go Fish

Dans le cadre de la 30ème édition du festival Chéries -chéris.

Réalisation, montage : Rose Troche
Avec : VS Brodie, Guinevere Turner, T Wendy McMillan, Migdalia Melendez, Anastasia Sharp
Scénario : Rose Troche et Guinevere Turner

Etats-Unis. 1994. 84’

Fiction. VOSTF

Chicago, début des années 70. Il y a Max, écrivaine en herbe en quête du grand amour. Il y a Kia, enseignante, qui sort depuis trois mois avec Evy, infirmière récemment divorcée. Il y a Evy qui habite chez sa mère tout en essayant de se débarrasser une bonne fois pour toutes de son ex-mari. Il y a Daria, la tombeuse de la ville, qui brise en moyenne un cœur par semaine. Enfin il y a Ely, assistante vétérinaire, dont la copine habite dans une autre ville, qui vit avec Daria. Est-ce que Daria et Ely couchent ensemble ? Non. Mais tout le monde le croit.
Présenté il y a 30 ans lors de la première édition de Chéries-Chéris, Go Fish fait figure de film pionnier. Il se distingue par son ton libre et son intrigue libérée des trames dramatiques faites d’ostracisation et de coming-out douloureux. Rose Troche (The L Word), fraîchement diplômée d’école de cinéma, et Guinevere Turner, jeune scénariste (American Psycho) et actrice (The Watermelon Woman), sont alors motivées par l’absence de représentation de la culture lesbienne qu’elles connaissent à Chicago. Elles s’appuieront sur leur communauté artistique pour faire un film décomplexé, dont l’intrigue minimaliste permet l’expression d’un quotidien lesbien peu documenté. Christine Vachon les soutiendra pour produire ce film, aujourd’hui au panthéon du ‘New Queer Cinema’ des années 90.

Projection suivie d’une rencontre avec Rose Troche, VS Brodie, Anne Crémieux, professeur de civilisation américaine à l’université Paul Valéry Montpellier 3, spécialisée en minorités, genre, sexualité et Anne Delabre, journaliste, autrice et programmatrice du ciné-club Le 7e genre.

En avant-programme : EXIT (2000. 4’30”) d’Anna Albelo dite La Chocha. Avec : Axelle Le Dauphin
Présenté à Chéries-Chéris en 2000.


Anne Crémieux, Rose Troche, VS Brodie et Anna Margarita Albelo.

Le 7e genre vous souhaite une excellente rentrée !


Présentation de Tomboy (2011) de Céline Sciamma.

Dans le cadre de ‘La Semaine du cinéma’ de Sorbonne with a movie camera (association cinéma de Paris 1 Panthéon-Sorbonne) 


Ce film sera précédé de Mommy (2014) de Xavier Dolan, et suivi de Mysterious Skin (2004) de Gregg Araki.


Table-ronde : ‘Hollywood 1930’s: évolutions et perceptions des représentations féminines à l’écran’

Dans le cadre du festival Ellicit.es (Patrimoine & Féminisme) au cinéma Le Saint-André-des-Arts (Paris 6).


On parle de nous…

Article publié dans le magazine Télérama à propos du documentaire “L’Homosexualité au cinéma, les chemins de la victoire” de Sonia Medina, diffusé sur Ciné+ Classic le 22 juin 2024.

“Le sujet, passionnant, peut-il être résumé en cinquante-deux minutes ? C’est le pari de ce documentaire réalisé par Sonia Medina, coécrit avec le journaliste Alain Riou, qui aborde, forcément au pas de course, ce vaste sujet de la représentation de l’homosexualité au cinéma. À travers un empilement d’archives et d’exemples, entrecoupés de commentaires de l’érudite Anne Delabre, journaliste et fondatrice du ciné-club Le 7e genre, le film montre comment réalisateurs et réalisatrices se sont toujours arrangés avec la censure et le pouvoir en place, en France et aux États-Unis, afin de parvenir à représenter une sexualité jugée différente, dérangeante, voire criminelle.
Alors que l’homosexualité était présente dès les débuts du cinéma (voir The Gay Brothers, 1895), le code Hays de 1930 et ses directives strictes en ont empêché toute représentation frontale. Une interdiction détournée par des clins d’œil et messages plus ou moins subliminaux, comme Cary Grant le fait dans L’Impossible Monsieur Bébé, de Howard Hawks (1938). Si la Nouvelle Vague apparaît à ce sujet « conservatrice », voire « rétrograde », d’autres films français, comme Un éléphant ça trompe énormément (1976) ou Nous irons tous au paradis (1977), avec par deux fois Claude Brasseur dans le rôle d’un homo, ont participé à l’évolution de la société. Sans oublier la tragédie du sida, représentée dans l’incontournable Philadelphia aux États-Unis ou Les Nuits fauves en France. Un doc un peu fourre-tout mais passionné, donnant envie de (re)voir tous ces films. Et c’est bien l’essentiel.” (Caroline Besse, 19 juin 2024)

BOYS’ DON’T CRY

Un film de Kimberly Peirce
Avec Hilary Swank, Chloe Sevigny, Alison Folland
Scénario: Kimberly Peirce, Andy Bienen
Durée: 118 mn
Production: EU (1999)

Brandon Teena, jeune transgenre, quitte sa ville natale du Nebraska sous la menace, quand le frère de son ex-petite amie découvre qu’il est trans. Réinstallé dans la petite ville de Falls City, Brandon tombe amoureux de Lana et ils commencent à envisager un avenir commun. Mais quand ses amis, John et Tom, apprennent le secret de Brandon, c’est le drame. Centré sur un fait divers tragique survenu en 1993, ce premier long-métrage de Kimberly Peirce se révèle une chronique impitoyable de l’Amérique profonde. « Revenir sur ce film, inscrit dans l’histoire des représentations cinématographiques des personnes trans comme une oeuvre pionnière, est à la fois l’occasion de mesurer le chemin parcouru depuis et celui qu’il reste à parcourir. » (Bérénice Hamidi)

Notre invitée : Bérénice Hamidi, professeure en esthétiques et politiques des arts vivants à l’université Lyon 2 et membre honoraire de l’Institut Universitaire de France. Ses recherches croisent sociologie, esthétique et études culturelles dans une perspective intersectionnelle. Elle s’intéresse aux enjeux politiques des représentations culturelles (théâtre, cinéma, séries, romans).