DRÔLE DE FÉLIX

Séance du 29 juin 2017

En partenariat avec la mairie du 10e arrondissement de Paris, dans le cadre de la Journée mondiale des réfugiés et de la Marche des Fiertés LGBT

 

Réalisation : Olivier Ducastel et Jacques Martineau

Scénario : Olivier Ducastel et Jacques Martineau

Avec : Sami Bouajila, Pierre-Loup Rajot, Ariane Ascaride, Patachou

Durée : 1h37

Production : France (2000)

Félix vit à Dieppe. Un concours de circonstances lui permet de réaliser un projet ancien : aller à Marseille rencontrer son père qu’il ne connaît pas. Mais Félix est un peu romanesque : aux chemins de fer, il préfère les chemins de traverse et les voitures d’emprunt. Très vite, le charme du printemps naissant, les paysages et les rencontres ralentissent sa progression. Parti pour faire la connaissance de son père réel, c’est en fait une famille idéale que Félix se construit tout au long de son trajet : un petit frère, une grand-mère, un cousin, une soeur …

Nos invités : Olivier Ducastel et Jacques Martineau, réalisateurs.

 

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ZERO PATIENCE

Séance du 19 juin 2017

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Réalisation : John Greyson

Scénario : John Greyson

Avec : Normand Fauteux, Djanne Heatherington, Richardo Keens-Douglas

Durée : 1h35

Production : Canada (1993)

Une comédie musicale sur le sida, en plein pic de l’épidémie ? Quelle drôle d’idée ! Et pourtant, c’est bien ce qu’est Zero Patience, film unique en son genre, dont la fantaisie queer ne masque pas un instant la gravité ou l’engagement. Réalisé au Canada en 1993, sorti discrètement en France début 1995, le film de John Greyson est un des jalons essentiels de l’histoire des représentations du sida au cinéma. L’histoire, un peu folle, tourne autour du fameux ‘patient zéro’, si longtemps accusé d’avoir été le propagateur du virus… Hanté de fantômes, bourré de références aux problématiques liées au VIH, parcouru d’un souffle militant citant Act-Up, porté par des mélodies pop et new wave et des morceaux d’anthologie (le duo des anus…), Zero Patience est un OVNI aussi singulier que passionnant et brillant.

Nos invités : John Greyson, réalisateur, Thomas Waugh, professeur en études cinématographiques à l’Université de Concordia (Montréal) et Didier Roth-Bettoni, auteur de plusieurs ouvrages consacrés aux représentations cinématographiques de l’homosexualité (il  consacre son dernier livre aux Années-sida à l’écran, ErosOnyx, avec le DVD du film).

Séance en partenariat avec médiaqueer.ca

Merci tout particulièrement à Jordan Arseneault et à Antoine Damiens qui ont permis d’organiser cette soirée franco-canadienne !

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VIVRE ME TUE

Séance du 22 mai 2017 

Séance en partenariat avec ‘Paris 2018′ 10e édition des Gay Games,

Réalisation : Jean-Pierre Sinapi

Scénario : Jean-Pierre Sinapi et Daniel Tonachella (d’après le roman de Jack-Alain Léger)

Avec : Sami Bouajila, Jalil Lespert, Sylvie Testut

Durée : 1h26 

Production : France (2002)

Paul, 27 ans, vit à Paris avec ses parents et son frère Daniel. Malgré ses diplômes, il travaille comme livreur de pizza. De son côté, Daniel en échec scolaire, est obsédé par la musculation et commence à se doper. « Dans Vivre me tue* c’est la différence vécue comme un déchirement qu’a abordée Jean-Pierre Sinapi à travers le parcours bouleversant de deux frères. Daniel et Paul, issus de l’immigration marocaine, vivent leur double culture comme un fardeau. Ils pensent impossible de s’intégrer sans se déformer, intellectuellement pour l’un, physiquement pour l’autre. A leurs yeux, il n’est pas de salut hors de la norme. Et pourtant, c’est précisément sa singularité qui va porter Paul vers l’amour et l’écriture » (Fabienne Servan-Schreiber, productrice).

* adapté du livre éponyme de Paul Smaïl (alias Jack-Alain Léger / Balland, 1997)

 

Nos invités : Jean-Pierre Sinapi, réalisateur, Daniel Tonachella, scénariste  Jalil Lespert, acteur. 

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GO FISH

Séance du 24 avril 2017 

Réalisation : Rose Troche

Scénario : Rose Troche et Guinevere Turner

Avec : VS Brodie, Guinevere Turner, T Wendy McMillan, Migdalia Melendez, Anastasia Sharp 

Durée : 1h24 

Production : EU (1994)

Go Fish est un film indépendant qui a fait figure de pionnier lors de sa sortie en 1994 aux Etats-Unis. Il se distingue par son ton libre et son intrigue libérée des trames dramatiques faites d’ostracisation et de ‘coming-out’ douloureux. Rose Troche (The L Word, Six Feet Under), fraîchement diplômée d’école de cinéma, et Guinevere Turner jeune scénariste (American Psycho) et actrice (The Watermelon Woman), sont motivées par l’absence de représentation de la culture lesbienne qu’elles connaissent à Chicago. Elles s’appuieront sur leur communauté artistique pour faire un film décomplexé, dont l’intrigue minimaliste permet l’expression d’un quotidien lesbien peu documenté. Christine Vachon (productrice de Todd Haynes, Larry Clark, John Waters, etc) les soutiendra pour produire ce film, aujourd’hui au panthéon du ‘New Queer Cinema’ des années 90.

Notre invitée : Anne Crémieux, professeure en médias et civilisation américaine à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis où elle enseigne le cinéma et les séries télévisées américaines, spécialiste de la représentation des minorités dans le cinéma américain. 

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NETTOYAGE A SEC

Séance du 20 mars 2017

Réalisation : Anne Fontaine

Scénario : Anne Fontaine et Gilles Taurand

Avec : Miou-Miou, Charles Berling, Stanislas Merhar

Durée : 1h37 mn

Production : France (1997)

Jean-Marie et sa femme Nicole tiennent depuis quinze ans un pressing à Belfort. Quinze ans d’amour fidèle, de travail sans relâche… Mais une soirée dans un cabaret, ‘La Nuit des temps’, va faire tout basculer. Sur scène, un jeune homme troublant, Loïc, fait un numéro de travesti avec sa sœur Marylin. Il séduit immédiatement le couple, qui s’accordait sa première sortie depuis longtemps. Tel le visiteur du Théorème de Pasolini, Loïc va s’immiscer dans leur vie bien réglée et faire déraper leur existence, bouleversant tous leurs repères, sexuels, moraux, sociaux. Troisième film d’Anne Fontaine (après Les Histoires d’amour finissent mal en général et Augustin), Nettoyage à sec met au jour les pulsions les plus enfouies d’un couple ‘sans histoire’, jusqu’au point de non-retour.

Notre invitée : Anne Fontaine, réalisatrice, scénariste, actrice

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LA REINE CHRISTINE

Séance du 27 février 2017

Titre original : Queen Christina

Réalisation : Rouben Mamoulian

Scénario : Sam Behrman, Salka Viertel et Ben Hecht (non crédité), d’après une histoire de Salak Viertel et Margaret P. Levino

Avec Greta Garbo, John Gilbert, Ian Keith

Durée : 1h39

Production : EU (1933)

Première star à accéder à une célébrité planétaire, Greta Garbo était à la fois un produit du plus conformiste des studios hollywoodiens, la Metro Goldwyn Mayer (MGM), et en lutte permanente pour imposer des rôles correspondant à ses propres idées. En 1932, elle obtient le droit de tourner un film dont elle aura choisi le sujet. Ce sera La Reine Christine, à la fois fresque historique somptueuse et film d’une originalité incomparable sur un grand destin de femme. L’héroïne renonce au pouvoir par amour, un peu comme Garbo, reine du cinéma, semble à tout moment prête à rentrer en Suède par lassitude des artifices d’Hollywood. Mais, à travers le personnage de la Reine Christine, qui s’habille en homme et embrasse tendrement sa favorite, c’est bien sa propre identité sexuelle que Garbo explore avec audace et naturel.

Notre invité : Antoine Sire, auteur de Hollywood, la cité des femmes (Acte Sud/Institut Lumière) et associé-rédacteur du site parisfaitsoncinema.com

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Mulholland Drive (séance spéciale 20 ans Festival Télérama)

A l’occasion des 20 ans du Festival Télérama, Le Brady a choisi de vous proposer le chef d’oeuvre de David Lynch récompensé en 2001 par le Prix de la mise en scène à Cannes.

Cette projection vous sera présentée par Anne Cremieux, maîtresse de conférence à l’Université Paris-Ouest-Nanterre, spécialiste de la représentation des minorités dans le cinéma américain et par ailleurs membre de l’association Le 7e Genre dont le ciné-club mensuel a élu domicile au Brady depuis maintenant quatre ans.

Mulholland Drive
un film de David Lynch (USA/France – 2001 – 2h26 – VO)
avec Naomi Watts, Laura Harring, Justin Theroux
(copie numérique restaurée)

Roman d’amour dans la cité des rêves, hommage vitriolé à Hollywood, cauchemar éveillé d’amante délaissée, vertigineuse traversée des miroirs, le chef-d’oeuvre lynchien est incrusté de références au cinéma classique : Sueurs froides, En quatrième vitesse, Gilda. Mais le scintillement des mythes et des citations n’empêche pas une somptueuse création romanesque. Déstructuré en apparence, Mulholland Drive est aussi un film « normal », figuratif, dont on peut tirer l’histoire au clair — la première partie serait le songe ultime de l’héroïne de la seconde moitié.

La mystérieuse faille médiane du récit, sorte de trou noir qui coupe le film en deux, a influencé beaucoup de cinéastes depuis — voir le récent Tabou, de Miguel Gomes. Et ses deux héroïnes figurent déjà parmi les plus belles apparitions du cinéma américain. De Betty la blonde ingénue, aspirante actrice, et Rita la brune amnésique, voluptueuse accidentée, qui est l’élue des dieux hollywoodiens, qui est la fille perdue ? Rendez-vous sur les hauteurs de L.A. et dans les profondeurs de l’inconscient pour un grand film schizo et parano, grisant et vénéneux, qui fait un mal monstre et un bien fou.”  Louis Guichard (Télérama)


UN AUTRE REGARD

Séance du 30 janvier 2017

Titre original : Egymásra nézve

Réalisation : Károly Makk

Scénario : Károly Makk (d’après le livre de Erzsébet Galgóczi) 

Avec Jadwiga Jankowska-Cieslak, Grażyna Szapołowska, Jozef Króner

Durée : 1h47

Production : Hongrie (1982)

Malgré la froideur menaçante d’une guerre qu’opposent deux blocs idéologiques, une chaleur étrange inspire à deux femmes les sentiments les plus profonds. Entre Éva et Lívia, toutes deux journalistes, s’immiscent des désirs parfaitement légitimes bien que, dans la Hongrie de 1956, juridiquement illégaux. Prises dans ce tourbillon répressif mêlé au rejet social, chacune négocie cette intimité condamnée à travers un engagement éthique plus ou moins affirmé. Face à la violence et à l’exil intérieur, dans la présence politique du sentiment, son évocation laisse planer le pire, faute d’autre chose. Un autre regard conte avec précision et pudeur cette histoire d’homosexualité sous un régime communiste, déplaçant le fardeau du stéréotype par une rage du regard.
Jadwiga Jankowska-Cieslak reçoit le Prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes en 1982 pour le rôle d’Éva.

Nos invités : Mathieu Lericq, chercheur à l’Université d’Aix-Marseille, Roman Krakovsky, historien, spécialiste de l’Europe centrale et orientale

Séance organisée en parallèle du colloque international “Homosexualité communiste (1945-1989)“, organisé par Jérôme Bazin, Arthur Clech et Mathieu Lericq.

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GARÇON D’HONNEUR

Séance du 12 décembre 2016 

Titre original : The Wedding Banquet

Réalisation : Ang Lee

Scénario : Ang Lee, Neil Peng, James Schamus

Avec : Winston Chao, Mai Chin, Mitchell Lichtenstein

Durée : 1h46

Production : EU/Taïwan (1993)

Célèbre pour ses succès hollywoodiens comme Tigre et Dragon ou Le Secret de Brokeback Mountain, Ang Lee est moins connu pour ses films taïwanais tournés avant son installation aux Etats-Unis. Pushing HandsGarçon d’honneur et Salé Sucré constituent une sorte de « trilogie officieuse » autour du déracinement, une thématique parmi beaucoup d’autres dans cette comédie profondément humaniste. Un projet que le réalisateur mettra plus de cinq ans à réaliser en raison de la frilosité des producteurs à investir dans un film qui aborde l’homosexualité. Garçon d’honneur sera pourtant le plus gros succès du box-office taiwanais et le fer de lance d’une série de films LGBT produits en Asie dans les années 90. Le film a obtenu l’Ours d’or au Festival de Berlin en 1993.

Notre invité : Bastian Meiresonne, réalisateur et critique de cinéma, directeur artistique adjoint du Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul (FICA).

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THE WATERMELON WOMAN

Séance du 14 novembre 2016 

Réalisation : Cheryl Dunye

Scénario : Cheryl Dunye

Avec : Cheryl Dunye, Guinevere Turner, Valarie Walker

Durée : 1h30

Production : EU (1996)

En 1997, The Watermelon Woman est reçu comme le premier long métrage américain de fiction réalisé par une lesbienne afro-américaine. Le film raconte la relation amoureuse entre une femme blanche (Guenevere Turner) et une femme noire (Cheryl Dunye), qui elle-même fait un film sur la relation amoureuse entre une femme noire (« The Watermelon Woman ») et une femme blanche (inspirée de la réalisatrice lesbienne des années 30 Dorothy Azner). Cette comédie satirique, emblématique du New Queer Cinema, a marqué une génération où le militantisme féministe et lesbien se questionnait sur son multiculturalisme. Il s’est retrouvé au centre des « culture wars », qui opposèrent les conservateurs et les progressistes aux Etats-Unis dans les années 90 : Pat Buchanan, candidat présidentiel et représentant de la « moral majority », s’est en effet insurgé que The Watermelon Woman ait reçu des deniers publics du National Endowment for the Arts*…

*NEA : agence culturelle fédérale chargée d’aider les artistes et les institutions culturelles aux Etats-Unis

Notre invitée : Anne Crémieux, professeure en médias et civilisation américaine à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis où elle enseigne le cinéma et les séries télévisées américaines, spécialiste de la représentation des minorités dans le cinéma.

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