Dimanche 26 novembre 2023 à 13h20 au MK2 Beaubourg. (Dans le cadre du festival Chéries-Chéris 2023)
France. 1992. 126’ Fiction. VF.
Réalisation : Cyril Collard Scénario : Cyril Collard & Jacques Fieschi, d’après le roman autobiographique éponyme de Cyril Collard Avec : Cyril Collard, Romane Bohringer, Carlos López, Corine Blue, Claude Winter, René-Marc Bini, Maria Schneider, Clémentine Célarié Image : Manuel Teran Montage : Lise Beaulieu Musique : René-Marc Bini, Cyril Collard, Noir Désir (Si rien ne bouge) Production : Banfilm.
1986, Jean a 30 ans, il est chef opérateur, reconnu, doué, curieux de tout et séropositif. Dans l’immense harem de Jean, il y a Samy, mi-frère, mi-amant, dont il n’accepte pas la dérive vers l’extrême droite fasciste. Au cours d’un casting pour une publicité, il rencontre Laura, jeune, belle, vivante. Une passion naît entre eux. La bisexualité de Jean et le fait qu’il entretient d’autres liaisons bouleversent la jeune femme. Histoire d’amour fou doublée d’une course haletante et poignante contre la mort, ce film événement-testament de Cyril Collard fut un énorme succès critique et public à sa sortie en 1992 (3 millions d’entrées !) et remporta, quelques jours seulement après la mort du réalisateur, le César du meilleur film. L’œuvre impressionne toujours autant par sa force émotionnelle, mais aussi par sa mise en scène toute en vitesse, liberté et intensité, héritée de la grande expérience de Collard dans le clip et de son étroite collaboration avec Maurice Pialat, notamment sur À nos amours (1983). Impossible d’oublier également la magnifique interprétation de Romane Bohringer qui lui valut le César du meilleur espoir féminin.
Séance suivie d’une rencontre avec Jean-Jacques Jauffret (assistant réalisateur sur le film), Romane Bohringer ( comédienne) Christophe Martet (journaliste) et Anne Delabre, journaliste, autrice et programmatrice du ciné-club Le 7e genre.
Jeudi 23 novembre 2023 à 15h40 au MK2 Beaubourg ( Dans le cadre du festival Chéries-Chéris 2023).
Etats-Unis. 1995. 102’ Documentaire. VOSTF.
Réalisation : Rob Epstein & Jeffrey Friedman Avec : Lily Tomlin, Tony Curtis, Susan Sarandon, Whoopi Goldberg, Tom Hanks, Shirley MacLaine, Gore Vidal, John Schlesinger Scénario : Sharon Wood, Rob Epstein, Jeffrey Friedman, d’après l’oeuvre de Vitu Russo Image : Nancy Schreiber Montage : Jeffrey Friedman Musique : Carter Burwell Production : Sony Pictures Classics
Inspiré du livre culte éponyme de Vito Russo, The Celluloid Closet révèle tous les subterfuges auxquels les cinéastes d’Hollywood ont eu recours pour déjouer les pièges de la censure et parler de l’homosexualité. De Ben-Hur à Philadelphia en passant par Rebecca, Certains l’aiment chaud ou Basic Instinct, ce sont les extraits de plus de 120 films qui sont commentés par les plus grandes stars du cinéma américain : Tom Hanks, Susan Sarandon, Whoopi Goldberg, Tony Curtis, Shirley Mac Laine. D’anecdotes croustillantes en révélations inédites, The Celluloid Closet dresse de façon décapante et ludique l’historique de cent ans de désirs interdits à l’écran et montre que la censure, aussi puissante soit-elle, ne peut rien contre l’imagination et le talent..
Séance suivie d’une rencontre avec l’historien queer Gérard Koskovich, membre fondateur de la GLBT Historical Society de San Francisco et Anne Delabre, journaliste, autrice et programmatrice du ciné-club Le 7e genre.
Dimanche 19 novembre 2023 à 21h45 au MK2 Beaubourg. ( dans le cadre du festival Chéries-Chéris 2023)
France. 1977. 87’ Fiction. VF.
Réalisation : Gréco de Beauparis (Gérard Grégory) Avec : Claude Loir, Julien Cubano, Robert Sanchez, Benoit Archenoul, Gérard Grégory, Jean Moulart Scénario : Gérard Grégory Image : François About Musique : Dany Darras et Jean-Pierre Pouret Production : René Château et Francis Leroi (La Mafia Rose et Cinéma Plus) Distribution 1977 : Hollywood Boulevard Distribution (30 novembre 1977)
Paul et Gabriel se rencontrent devant le château de Vincennes. Paul est arrogant, dominateur et cavaleur tandis que Gabriel est doux, serviable et conciliant. Malgré leurs différences de caractère, ils décident de se « mettre en ménage ». Mais Paul n’est pas épanoui : il organise une partouze et fait cavalier seul, spectateur d’un théâtre érotique ou baisant avec des gigolos dans un hôtel… Lui qui s’est toujours considéré comme un actif endurci serait-il à présent tenté par la sodomie ?
Produit par Francis Leroi et René Chateau pour alimenter la programmation de la nouvelle salle X homo du cinéma Hollywood Boulevard à Paris, « D’hommes à hommes » est réalisé par Gérard Grégory qui, par la suite, signera une douzaine de longs métrages X hétéros. Le film, qualifié en février 1978 par le magazine In de « bleuette à faire pâlir d’envie les romancières roses », explore avec maîtrise la question du couple homo, des rôles actif/passif, des schémas sociaux et domestiques ou de l’amour tarifé. Pépite oubliée du porno homo français, proposé pour la première fois 45 ans après sa dernière projection en France, le film accompagne la publication de l’autobiographie de son acteur principal, Claude Loir, Confessions païennes (Éditions Hors Champ).
Séance présentée par Anne Delabre et Damien Roger (éditeur), en présence de Claude Loir, Gérard Grégory (réalisateur), Hervé Joseph Lebrun (spécialiste du porno homo français des années 70). et – sous réserve – François About (directeur de la photographie).
Auteur : Claude Loir – Editions Hors Champ Nombre de pages : 460 Format : 12 mm x 19 mm ISBN : 978-2-9586111-3-2
Pionnier du cinéma X homosexuel en France, Claude Loir est l’un des derniers témoins du Paris interlope des années 1960 et 1970 qui a vu les marginalités s’exprimer au grand jour.
Ce n’est pourtant pas à l’écran, mais dans la vraie vie, que cet explorateur de la libération sexuelle a interprété ses rôles les plus forts. Témoignage d’une époque où « jouir sans entraves » était le maître-mot, ses confessions ressuscitent le Paris gay de l’ère qui précéda le sida. L’auteur se livre sans pudeur ni prosélytisme sur une vie marquée tout entière par la recherche de la liberté. Avec une sensibilité infinie, cet homme ignorant des étiquettes comme des interdits évoque aussi ses doutes et exprime ses regrets au sujet de quelques rendez-vous manqués avec la félicité. Au fond, il nous interroge sur le sens profond de l’existence.
Confessions païennes est une plongée étourdissante dans le Paris gay et interlope des années 1960 et 1970.
Réalisation : Károly Makk Avec : Jadwiga Jankowska-Cieslak, Grażyna Szapołowska, Jozef Kroner, Péter Andorai Scénario : Károly Makk d’après le roman de Erzsébet Galgóczi Image : Tamás Andor Montage : György Sívó Musique : László Dés, Janos Masik Production : Mafilm Dialog Filmstudio, Connoisseur/Meridian Films Inc.
Après la révolution de 1956, la population hongroise vit sous le joug du totalitarisme communiste. Eva, journaliste militante lesbienne, reprend son travail de reporter au sein d’un journal de Budapest. Là, elle rencontre Livia, la femme d’un officier. L’attirance entre Eva et Livia grandit et toutes les deux s’engagent dans une liaison amoureuse qui défie le pouvoir politique en place et les pressions sociales. Malgré la froideur menaçante d’une guerre qui oppose deux blocs idéologiques, une chaleur étrange inspire à deux femmes les sentiments les plus profonds. Prises dans un tourbillon répressif mêlé au rejet social, chacune négocie cette intimité condamnée à travers un engagement éthique plus ou moins affirmé. Adapté d’un roman d’Erzsébet Galgóczi, Un autre regard conte avec sensibilité cette histoire d’amour lesbien sous un régime communiste, déplaçant le fardeau du stéréotype par une rage du regard. Outre le Prix de la critique internationale, Jadwiga Jankowska-Cieslak reçut le Prix d’interprétation féminine pour le rôle d’Éva au Festival de Cannes en 1982.
Séance suivie d’une rencontre avec Mathieu Lericq, docteur en études cinématographiques, et Anne Delabre, journaliste, autrice et programmatrice du ciné-club Le 7e genre.
Lundi 18 septembre 2023 à 19h30 au cinéma des Cinéastes.
De : Jacqueline Audry ( 1951) Avec : Edwige Feuillère, Simone Simon, Marie-Claire Olivia, Yvonne de Bray, Suzanne Dehelly Durée : 01h35 Nationalité : France Drame, romance, psychologie VF
1890.Mademoiselle Julie, professeur dans un pensionnat de jeunes filles, est une personnalité fascinante. À tel point qu’elle en vient à jeter le trouble chez l’une de ses élèves, Olivia, dont le cœur ne tarde pas à être en émoi. L’attitude pour le moins ambiguë du professeur pousse une jeune femme, Cara, très attachée à mademoiselle Julie, à commettre l’irréparable.
Pour cette rentrée du ciné-club de Revus et Corrigés, Anne Delabre, fondatrice l’association Le 7e genre viendra présenter le film Olivia. Et pour celles et ceux qui le souhaitent, la soirée se poursuivra au Bistrot des Cinéastes pour parler cinéma autour d’un verre.
La Fiancée du pirate est le premier film de Nelly Kaplan qui dresse le portait d’une jolie vagabonde (incarnée avec fougue par Bernadette Lafont) qui se venge des humiliations subies par sa mère et elle en séduisant les notables d’un village.
La séance sera présentée par Anne Delabre, présidente de l’association le 7e Genre et programmatrice du ciné-club.
Cette année encore, le 7e genre animera les séances ‘patrimoine’ du festival Chéries-Chéris.
Dimanche 20 novembre 2022 à 12h45 au Mk2 Beaubourg : Cambio de sexo de Vicente Aranda (1977)
Espagne. 1977. 108’ – Fiction. VOSTF.
Réalisation : Vicente Aranda
Avec : Victoria Abril, Bibi Andersen, Lou Castel, Fernando Sancho, Rafaela Aparicio
Scénario : Vicente Aranda, Carlos Durán, Joaquim Jordà
Production : Impala, Morgana Films
Distribution : Karmafilms
Dans sa famille ou à l’école, José Maria, un adolescent de dix-sept ans, sensible et intelligent, ne trouve pas sa place et se voit rejeté et montré du doigt pour son manque de virilité. Il prend peu à peu conscience de son désir de devenir une femme…
Victoria Avril a souvent été associée au cinéma d’Almodovar. C’est oublier qu’elle fut également la muse de Vicente Aranda qui lui a offert dix rôles puissants et variés dans ses films, dont le magnifique Cambio de sexo alors qu’elle n’avait que 18 ans. Devenue culte avec les années, cette œuvre jouissive traite avec une grande avance sur son temps d’un sujet tabou, la transition, stigmatisant la bêtise et l’intolérance sans pour autant abandonner le point de vue de son héroïne. Incroyable est d’ailleurs la manière dont certains plans, personnages et situations portent en germe l’univers thématique de Pedro Almodovar : la complexité des rapports familiaux, la trajectoire d’émancipation, le propos féministe, la solidarité entre femmes, l’humour cru et débridé, l’amour mêlé de fascination pour les femmes trans, en plus bien entendu du sublime duo Victoria Abril / Bibi Anderson que l’on retrouvera (en prison !) dans Talons aiguilles.
Séance suivie d’un débat avec Anne Delabre, journaliste, autrice et programmatrice du ciné-club Le 7e genre et Emmanuel le Vagueresse, spécialiste du cinéma hispanique.
Lundi 21 novembre 2022 à 19h20 au Brady : Madame Sata de Karim Aïnouz ( 2001) – projection exceptionnelle en copie 35 mm.
Production : VideoFilmes, en coproduction avec StudioCanal, Wild Bunch, Lumière et Dominant 7
Distributeur d’origine : Mars Distribution
Rio de Janeiro, années 30. Dans le quartier sordide de Lapa, surnommé le « Montmartre des Tropiques », João Francisco Dos Santos, homme noir athlétique, tour à tour bandit, travesti, taulard, père adoptif de 7 enfants, revêt de multiples identités avant d’adopter celle de « Madame Satã », personnage emprunté au célèbre film de Cecil B. DeMille (1931).
Présenté en sélection officielle au Festival de Cannes 2002, Madame Satã est le premier long-métrage du Brésilien Karim Aïnouz (Praia do Futuro, La Vie invisible d’Eurídice Gusmão) : un grand mélo au style unique entre réalisme magique, esthétique flamboyante et érotisme troublant. Son film s’inspire d’un personnage réel, João Francisco dos Santos (1900-1976), homme noir connu pour ses mœurs libres, ses bagarres et ses excentricités, devenu légendaire sous le nom de Madame Satã ; symbole à Rio de l’affirmation d’une culture afro-brésilienne queer suite à la tardive abolition de l’esclavage au Brésil.
Séance suivie d’une rencontre avec Anne Delabre, journaliste, autrice et programmatrice du ciné-club Le 7e genre, le réalisateur Karim Aïnouz et son monteur son Waldir Xavier.
Avec : Mila Dekker, Aurélia Petit, Malik Zidi, Laurence Côte, Guilaine Londez
Scénario : Valérie Minetto, Cécile Vargaftig
Production : Bandonéon
Distributeur d’origine : Les films du Paradoxe
Cheyenne, jeune journaliste en fin de droits, décide de quitter Paris pour mener une vie marginale à la campagne. Elle laisse derrière elle la femme qu’elle aime, Sonia, prof de physique-chimie dans un lycée parisien, qui fait tout ce qu’elle peut pour l’oublier… Mais ce n’est pas facile. Comment concilier ce qu’on veut et ce qu’on peut ? Ce qu’on pense et ce qu’on fait ? Celle qu’on aime et ce qu’on refuse ?
Avec Oublier Cheyenne, son premier film, Valérie Minetto livre une fable contemporaine, à la fois sociale, politique et romantique, sur la nouvelle précarité, le besoin de changer les choses et la puissance de l’amour. Évitant tous les clichés du genre, elle propose une réflexion originale sur le couple et les tensions politiques et sociales qui peuvent le mettre en péril : « La difficulté pour Cheyenne et Sonia à vivre leur histoire d’amour n’est pas liée à l’homosexualité. C’est pourquoi tout le monde peut partager ce qui leur arrive, explique la réalisatrice. Par ailleurs, je suis heureuse de pouvoir montrer l’homosexualité comme quelque chose de simple, sans culpabilité ni revendication particulière ».
Séance suivie d’un débat avec Anne Delabre, journaliste, autrice et programmatrice du ciné-club Le 7e genre, la réalisatrice Valérie Minetto et la scénariste Cécile Vargaftig.
Jeudi 17 novembre 2022 à 20h30 au cinéma Le Brady.
Séance spéciale en partenariat avec l’Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis (Unité de Recherche TransCrit (Paris 8) et l’Université Paul Valéry de Montpellier (Unité de Recherche EMMA dans le cadre de la journée d’études « Queering Blackness
De Dee Rees
Avec Kim Wayans, Aasha Davis, Adepero Oduye.
Scénario: Dee Rees
Durée: 86 min.
Production : USA ( 2011)
Pariah, passé relativement inaperçu en 2011, inédit en salle en France, est le premier long métrage de Dee Rees, depuis remarquée pour Mudbound (2015) et Bessie (2017). Développé à l’école de cinéma de New-York University (NYU) sous forme de moyen-métrage, puis dans les prestigieux ateliers du festival Sundance en long-métrage, le script retrace le passage à l’âge adulte d’Alike, forcée par la pression familiale à mettre des mots sur ses identités sexuelles et de genre, tiraillée entre le sentiment de danger immédiat et le désir d’une liberté à saisir. Formée par Spike Lee, Dee Rees s’inscrit dans cette forme de cinéma vérité esthétisant dont le militantisme, intime et fragile, n’en est pas moins puissant.
Notre invité : Alfred L. Martin, professeur de sociologie à l’Université de l’Iowa, spécialiste des représentations LGBTQ africaines américaines.
Vendredi 30 septembre 2022 (16h-18h) – Maison de la Recherche de Sorbonne Université, 28 rue Serpente, 75006 Paris, amphi Molinié (rez-de-chaussée).
Conférence avec Catherine Gonnard (chargée de mission à l’Ina) et Elisabeth Lebovici (historienne de l’art).
Résumé : « Entre 1955 et 1969, des cultures et sociabilités féminines non normatives apparaissent à la télévision française. Certaines émissions de variétés introduisent des formes de présentation de soi et de relationnalité rompant avec la hiérarchisation binaire des genres. Invisibles aux yeux d’un public non averti, ces figures, qui ne s’identifient pas comme homosexuelles, contribuent cependant à constituer la culture lesbienne francophone de l’après-guerre en objet d’études pour la théorie queer. »
Cet événement, organisé à l’initiative de l’association le 7e genre, se déroule dans le cadre du séminaire Genre, Médias et Communication, organisé par le laboratoire GRIPIC (CELSA/Sorbonne Université), avec le soutien de Philomel, réseau des études de genre à la Sorbonne. Merci à Nelly Quemener et Virginie Julliard pour leur invitation.
Elisabeth Lebovici et Catherine Gonnard. Paris, 30 septembre 2022, Maison de la Recherche de Sorbonne Université.