DR JEKYLL AND SISTER HYDE

Séance du 4 décembre 2017

 

Réalisation : Roy Ward Baker 

Scénario : Brian Clemens (d’après l’oeuvre de Robert Louis Stevenson)

avec : Ralph Bates, Martine Beswick, Gerald Sim

Durée : 1h37

Production : GB (1971)

Pour espérer atteindre l’immortalité, le Dr Jekyll décide de prendre des hormones féminines, persuadé qu’elles lui permettront de mieux se préserver contre les ravages du temps ! Et devient ainsi Sister Hyde…

Adapté de nombreuses fois à l’écran (Rouben Mamoulian, Victor Fleming, Jean Renoir..), le mythe de Dr Jekyll et Mister Hyde trouve ici une variante particulièrement transgressive : thématique transgenre, homosexualité refoulée, désirs multiples et érotisme pervers, etc. Le film de Roy Ward Baker, qui profite du relâchement de la censure en ce début des années 70, sera l’une des dernières réussites du studio britannique La Hammer. Le scénario brillant de Brian Clemens, aussi subtil qu’inventif, réussit le pari (osé) de proposer une véritable ‘guerre des sexes’ dans un seul corps…

http://www.editionsbdl.com/fr/books/dans-les-griffes-de-la-hammer/238/Notre invité : Nicolas Stanzick, journaliste, auteur du livre Dans les griffes de la Hammer (Le Bord de l’eau Editions)

 

 

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LE RAVIN – CORPS INFLAMMABLES

Séance du 9 octobre 2017

Soirée spéciale ‘court et moyen métrages’

Le Ravin

Réalisation : Catherine Klein

Scénario : Catherine Klein

Avec : Catherine Klein, Diego Porres, Daniel Delabesse, Aure Atika

Durée : 23mn

Production : France (1995)

Le Ravin est un film sobre et sans concession dans lequel j’ai voulu montrer le parcours d’une jeune fille de 17 ans qui ce soir-là réussit à tenir tête à une mère abusive pour retrouver Sophie, une amie, dont elle se sent attirée. Mais la soirée ne se passera pas comme prévu… Et Florence se retrouvera seule devant un magnétophone, s’adressant à Sophie non pas pour lui faire une déclaration d’amour, mais pour y dénoncer la violence dont elle vient d’être victime avec des mots à la fois lucides et inattendus.Catherine Klein


Corps Inflammables

Réalisation : Jacques Maillot

Scénario : Jacques Maillot

Avec : Olivier Py,  Aurélie Rusterholtz, Céline Carrère, Philippe Demarle, Brigitte Roüan, Jean-Michel Fête, Alain Beigel

Durée : 40mn

Production : France (1995)

Dans Corps inflammables, Bruno, Corinne, Luc et Juliette… Quatre amis qui vont laisser tomber les masques. Durant trois nuits, le désir amoureux passera de l’un à l’autre, semant le désordre et obligeant chacun à se voir tel qu’il est…
Corps inflammables est un titre à double sens. C’est une expression à entendre au sens chimique. Les personnages ont des sentiments volatils et instables. Ils attendent que quelqu’un craque une allumette et que tout s’embrase… Mais ‘est également une référence au côté charnel, physique. Dans le film les corps sont montrés, ils se heurtent, ils se rapprochent, ils s’aiment… Ils vivent. Jacques Maillot

Nos invité-e-s : Catherine Klein, réalisatrice et Jacques Maillot, réalisateur.

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LE CIEL DE PARIS (précédé de ‘Daniel endormi’)

Séance du 8 octobre 2017

Soirée hommage au réalisateur Michel Béna 

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Daniel endormi (1988 – 11mn)

Réalisation et scénario : Michel Béna, avec David Colombo-Léotard, François Chaix

Le Ciel de Paris

Réalisation : Michel Béna

Scénario : Michel Béna, Cécile Vargaftig, Isabelle Coudrier-Kleist

Avec : Sandrine Bonnaire, Marc Fourastier, Paul Blain

Durée : 1h30

Production : France (1991)

“Michel Béna est mort en juillet 1991, du sida, à 41 ans. Le ciel de Paris est son unique long-métrage, qu’il a écrit et réalisé en étant déjà malade, alternant séjours à l’hôpital et sessions intensives de travail. Il lui importait de raconter cette histoire et de filmer ces jeunes gens, parmi lesquels Marc Fourastier, mort quelques années après lui, à 35 ans. Une histoire d’amour aux frontières floues, entre deux garçons et une fille, une histoire de désir qui ne sait comment se dire, comment s’assouvir, dans le Paris des années 80. Le film est simple, direct, entier, honnête, profond, intense, comme l’était Michel. C’était la première fois que je participais à l’écriture d’un long-métrage. J’avais 25 ans” (Cécile Vargaftig)

Nos invité-e-s : Cécile Vargaftig, co-scénariste du film et Paul Blain, acteur.

 

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DRÔLE DE FÉLIX

Séance du 29 juin 2017

En partenariat avec la mairie du 10e arrondissement de Paris, dans le cadre de la Journée mondiale des réfugiés et de la Marche des Fiertés LGBT

 

Réalisation : Olivier Ducastel et Jacques Martineau

Scénario : Olivier Ducastel et Jacques Martineau

Avec : Sami Bouajila, Pierre-Loup Rajot, Ariane Ascaride, Patachou

Durée : 1h37

Production : France (2000)

Félix vit à Dieppe. Un concours de circonstances lui permet de réaliser un projet ancien : aller à Marseille rencontrer son père qu’il ne connaît pas. Mais Félix est un peu romanesque : aux chemins de fer, il préfère les chemins de traverse et les voitures d’emprunt. Très vite, le charme du printemps naissant, les paysages et les rencontres ralentissent sa progression. Parti pour faire la connaissance de son père réel, c’est en fait une famille idéale que Félix se construit tout au long de son trajet : un petit frère, une grand-mère, un cousin, une soeur …

Nos invités : Olivier Ducastel et Jacques Martineau, réalisateurs.

 

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ZERO PATIENCE

Séance du 19 juin 2017

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Réalisation : John Greyson

Scénario : John Greyson

Avec : Normand Fauteux, Djanne Heatherington, Richardo Keens-Douglas

Durée : 1h35

Production : Canada (1993)

Une comédie musicale sur le sida, en plein pic de l’épidémie ? Quelle drôle d’idée ! Et pourtant, c’est bien ce qu’est Zero Patience, film unique en son genre, dont la fantaisie queer ne masque pas un instant la gravité ou l’engagement. Réalisé au Canada en 1993, sorti discrètement en France début 1995, le film de John Greyson est un des jalons essentiels de l’histoire des représentations du sida au cinéma. L’histoire, un peu folle, tourne autour du fameux ‘patient zéro’, si longtemps accusé d’avoir été le propagateur du virus… Hanté de fantômes, bourré de références aux problématiques liées au VIH, parcouru d’un souffle militant citant Act-Up, porté par des mélodies pop et new wave et des morceaux d’anthologie (le duo des anus…), Zero Patience est un OVNI aussi singulier que passionnant et brillant.

Nos invités : John Greyson, réalisateur, Thomas Waugh, professeur en études cinématographiques à l’Université de Concordia (Montréal) et Didier Roth-Bettoni, auteur de plusieurs ouvrages consacrés aux représentations cinématographiques de l’homosexualité (il  consacre son dernier livre aux Années-sida à l’écran, ErosOnyx, avec le DVD du film).

Séance en partenariat avec médiaqueer.ca

Merci tout particulièrement à Jordan Arseneault et à Antoine Damiens qui ont permis d’organiser cette soirée franco-canadienne !

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VIVRE ME TUE

Séance du 22 mai 2017 

Séance en partenariat avec ‘Paris 2018′ 10e édition des Gay Games,

Réalisation : Jean-Pierre Sinapi

Scénario : Jean-Pierre Sinapi et Daniel Tonachella (d’après le roman de Jack-Alain Léger)

Avec : Sami Bouajila, Jalil Lespert, Sylvie Testut

Durée : 1h26 

Production : France (2002)

Paul, 27 ans, vit à Paris avec ses parents et son frère Daniel. Malgré ses diplômes, il travaille comme livreur de pizza. De son côté, Daniel en échec scolaire, est obsédé par la musculation et commence à se doper. « Dans Vivre me tue* c’est la différence vécue comme un déchirement qu’a abordée Jean-Pierre Sinapi à travers le parcours bouleversant de deux frères. Daniel et Paul, issus de l’immigration marocaine, vivent leur double culture comme un fardeau. Ils pensent impossible de s’intégrer sans se déformer, intellectuellement pour l’un, physiquement pour l’autre. A leurs yeux, il n’est pas de salut hors de la norme. Et pourtant, c’est précisément sa singularité qui va porter Paul vers l’amour et l’écriture » (Fabienne Servan-Schreiber, productrice).

* adapté du livre éponyme de Paul Smaïl (alias Jack-Alain Léger / Balland, 1997)

 

Nos invités : Jean-Pierre Sinapi, réalisateur, Daniel Tonachella, scénariste  Jalil Lespert, acteur. 

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GO FISH

Séance du 24 avril 2017 

Réalisation : Rose Troche

Scénario : Rose Troche et Guinevere Turner

Avec : VS Brodie, Guinevere Turner, T Wendy McMillan, Migdalia Melendez, Anastasia Sharp 

Durée : 1h24 

Production : EU (1994)

Go Fish est un film indépendant qui a fait figure de pionnier lors de sa sortie en 1994 aux Etats-Unis. Il se distingue par son ton libre et son intrigue libérée des trames dramatiques faites d’ostracisation et de ‘coming-out’ douloureux. Rose Troche (The L Word, Six Feet Under), fraîchement diplômée d’école de cinéma, et Guinevere Turner jeune scénariste (American Psycho) et actrice (The Watermelon Woman), sont motivées par l’absence de représentation de la culture lesbienne qu’elles connaissent à Chicago. Elles s’appuieront sur leur communauté artistique pour faire un film décomplexé, dont l’intrigue minimaliste permet l’expression d’un quotidien lesbien peu documenté. Christine Vachon (productrice de Todd Haynes, Larry Clark, John Waters, etc) les soutiendra pour produire ce film, aujourd’hui au panthéon du ‘New Queer Cinema’ des années 90.

Notre invitée : Anne Crémieux, professeure en médias et civilisation américaine à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis où elle enseigne le cinéma et les séries télévisées américaines, spécialiste de la représentation des minorités dans le cinéma américain. 

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NETTOYAGE A SEC

Séance du 20 mars 2017

Réalisation : Anne Fontaine

Scénario : Anne Fontaine et Gilles Taurand

Avec : Miou-Miou, Charles Berling, Stanislas Merhar

Durée : 1h37 mn

Production : France (1997)

Jean-Marie et sa femme Nicole tiennent depuis quinze ans un pressing à Belfort. Quinze ans d’amour fidèle, de travail sans relâche… Mais une soirée dans un cabaret, ‘La Nuit des temps’, va faire tout basculer. Sur scène, un jeune homme troublant, Loïc, fait un numéro de travesti avec sa sœur Marylin. Il séduit immédiatement le couple, qui s’accordait sa première sortie depuis longtemps. Tel le visiteur du Théorème de Pasolini, Loïc va s’immiscer dans leur vie bien réglée et faire déraper leur existence, bouleversant tous leurs repères, sexuels, moraux, sociaux. Troisième film d’Anne Fontaine (après Les Histoires d’amour finissent mal en général et Augustin), Nettoyage à sec met au jour les pulsions les plus enfouies d’un couple ‘sans histoire’, jusqu’au point de non-retour.

Notre invitée : Anne Fontaine, réalisatrice, scénariste, actrice

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LA REINE CHRISTINE

Séance du 27 février 2017

Titre original : Queen Christina

Réalisation : Rouben Mamoulian

Scénario : Sam Behrman, Salka Viertel et Ben Hecht (non crédité), d’après une histoire de Salak Viertel et Margaret P. Levino

Avec Greta Garbo, John Gilbert, Ian Keith

Durée : 1h39

Production : EU (1933)

Première star à accéder à une célébrité planétaire, Greta Garbo était à la fois un produit du plus conformiste des studios hollywoodiens, la Metro Goldwyn Mayer (MGM), et en lutte permanente pour imposer des rôles correspondant à ses propres idées. En 1932, elle obtient le droit de tourner un film dont elle aura choisi le sujet. Ce sera La Reine Christine, à la fois fresque historique somptueuse et film d’une originalité incomparable sur un grand destin de femme. L’héroïne renonce au pouvoir par amour, un peu comme Garbo, reine du cinéma, semble à tout moment prête à rentrer en Suède par lassitude des artifices d’Hollywood. Mais, à travers le personnage de la Reine Christine, qui s’habille en homme et embrasse tendrement sa favorite, c’est bien sa propre identité sexuelle que Garbo explore avec audace et naturel.

Notre invité : Antoine Sire, auteur de Hollywood, la cité des femmes (Acte Sud/Institut Lumière) et associé-rédacteur du site parisfaitsoncinema.com

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Mulholland Drive (séance spéciale 20 ans Festival Télérama)

A l’occasion des 20 ans du Festival Télérama, Le Brady a choisi de vous proposer le chef d’oeuvre de David Lynch récompensé en 2001 par le Prix de la mise en scène à Cannes.

Cette projection vous sera présentée par Anne Cremieux, maîtresse de conférence à l’Université Paris-Ouest-Nanterre, spécialiste de la représentation des minorités dans le cinéma américain et par ailleurs membre de l’association Le 7e Genre dont le ciné-club mensuel a élu domicile au Brady depuis maintenant quatre ans.

Mulholland Drive
un film de David Lynch (USA/France – 2001 – 2h26 – VO)
avec Naomi Watts, Laura Harring, Justin Theroux
(copie numérique restaurée)

Roman d’amour dans la cité des rêves, hommage vitriolé à Hollywood, cauchemar éveillé d’amante délaissée, vertigineuse traversée des miroirs, le chef-d’oeuvre lynchien est incrusté de références au cinéma classique : Sueurs froides, En quatrième vitesse, Gilda. Mais le scintillement des mythes et des citations n’empêche pas une somptueuse création romanesque. Déstructuré en apparence, Mulholland Drive est aussi un film « normal », figuratif, dont on peut tirer l’histoire au clair — la première partie serait le songe ultime de l’héroïne de la seconde moitié.

La mystérieuse faille médiane du récit, sorte de trou noir qui coupe le film en deux, a influencé beaucoup de cinéastes depuis — voir le récent Tabou, de Miguel Gomes. Et ses deux héroïnes figurent déjà parmi les plus belles apparitions du cinéma américain. De Betty la blonde ingénue, aspirante actrice, et Rita la brune amnésique, voluptueuse accidentée, qui est l’élue des dieux hollywoodiens, qui est la fille perdue ? Rendez-vous sur les hauteurs de L.A. et dans les profondeurs de l’inconscient pour un grand film schizo et parano, grisant et vénéneux, qui fait un mal monstre et un bien fou.”  Louis Guichard (Télérama)