BOYS’ DON’T CRY

Un film de Kimberly Peirce
Avec Hilary Swank, Chloe Sevigny, Alison Folland
Scénario: Kimberly Peirce, Andy Bienen
Durée: 118 mn
Production: EU (1999)

Brandon Teena, jeune transgenre, quitte sa ville natale du Nebraska sous la menace, quand le frère de son ex-petite amie découvre qu’il est trans. Réinstallé dans la petite ville de Falls City, Brandon tombe amoureux de Lana et ils commencent à envisager un avenir commun. Mais quand ses amis, John et Tom, apprennent le secret de Brandon, c’est le drame. Centré sur un fait divers tragique survenu en 1993, ce premier long-métrage de Kimberly Peirce se révèle une chronique impitoyable de l’Amérique profonde. « Revenir sur ce film, inscrit dans l’histoire des représentations cinématographiques des personnes trans comme une oeuvre pionnière, est à la fois l’occasion de mesurer le chemin parcouru depuis et celui qu’il reste à parcourir. » (Bérénice Hamidi)

Notre invitée : Bérénice Hamidi, professeure en esthétiques et politiques des arts vivants à l’université Lyon 2 et membre honoraire de l’Institut Universitaire de France. Ses recherches croisent sociologie, esthétique et études culturelles dans une perspective intersectionnelle. Elle s’intéresse aux enjeux politiques des représentations culturelles (théâtre, cinéma, séries, romans).


LE VISAGE DU PLAISIR (The Roman Spring of Mrs. Stone)- en copie 35mm.

Lundi 5 décembre 2022 à 20h30 au cinéma Le Brady.

Un film de José Quintero

Avec Vivien Leigh, Warren Beatty, Lotte Lenya, Coral Browne

Scénario: Gavin Lambert, Jan Read (d’après l’œuvre originale de Tennessee Williams)

Durée: 103 mn

Production: GB (1962)

Pour définir Le Visage du plaisir, tiré d’un roman de Tennessee Williams, un néologisme
s’impose : le « mélodrag ». Soit une catégorie de mélodrames dont les héroïnes constituent des
alter ego de scénaristes et de cinéastes masculins généralement gays. Vivien Leigh y incarne une
ancienne star du théâtre qui entame une liaison avec un gigolo convoitant sa fortune. Mrs Stone,
comme nombre de personnages féminins créés par Williams, apparaît comme le double travesti
du dramaturge, investi de ses angoisses et de ses questionnements. Comme lui, elle est une
importante personnalité du monde du théâtre qui refuse de vieillir et oscille entre sa convoitise
pour de jeunes hommes et un fond de culpabilité bourgeoise. Subtilement queer et largement
Camp, le film était l’adaptation de son œuvre que Williams préférait.

Nos invités: Pascal Françaix, auteur de la trilogie Camp! (Marest Editeur) qui présentera la séance en vidéo, et Grégoire Halbout, maître de conférence émérite, spécialiste du cinéma classique hollywoodien.

Presentation du film Le visage du plaisir par Pascal Françaix.

PARIAH

Jeudi 17 novembre 2022 à 20h30 au cinéma Le Brady.

Séance spéciale en partenariat avec l’Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis (Unité de Recherche TransCrit (Paris 8) et l’Université Paul Valéry de Montpellier (Unité de Recherche EMMA dans le cadre de la journée d’études “Queering Blackness

De Dee Rees

Avec Kim Wayans, Aasha Davis, Adepero Oduye.

Scénario: Dee Rees

Durée: 86 min.

Production : USA ( 2011)

Pariah, passé relativement inaperçu en 2011, inédit en salle en France, est le premier long métrage de Dee Rees, depuis remarquée pour Mudbound (2015) et Bessie (2017). Développé à l’école de cinéma de New-York University (NYU) sous forme de moyen-métrage, puis dans les prestigieux ateliers du festival Sundance en long-métrage, le script retrace le passage à l’âge adulte d’Alike, forcée par la pression familiale à mettre des mots sur ses identités sexuelles et de genre, tiraillée entre le sentiment de danger immédiat et le désir d’une liberté à saisir. Formée par Spike Lee, Dee Rees s’inscrit dans cette forme de cinéma vérité esthétisant dont le militantisme, intime et fragile, n’en est pas moins puissant.

Notre invité : Alfred L. Martin, professeur de sociologie à l’Université de l’Iowa, spécialiste des représentations LGBTQ africaines américaines.


LES FUNERAILLES DES ROSES

Séance du 21 octobre 2019

Titre original : 薔薇の葬列 (Bara no sōretsu)

Réalisation : Toshio Matsumoto 

Scénario : Toshio Matsumoto

Avec : Peter, Osamu Ogasawara, Yoshio Tuschiy

Durée : 1h48

Production : Japon (1969)

Tokyo, fin des années 1960. Eddie, jeune drag-queen, est la favorite de Gonda, propriétaire du bar ‘Genet’ où elle travaille. Cette relation provoque la jalousie de la maîtresse de Gonda, Leda, drag-queen plus âgée et matrone du bar. Eddie et Gonda se demandent alors comment se débarrasser de cette dernière…

Revendiquant l’influence de Jean Genet, en particulier son roman Notre-Dame-des-Fleurs (1943) se déroulant lui aussi dans le milieu travesti, Les Funérailles des roses montre la créativité et la scène bouillonnante du Tokyo underground où se côtoient drag-queens, jeunes cinéastes expérimentaux et révolutionnaires, et manifestants situationnistes. Pour son premier long-métrage, Matsumoto livre une interprétation baroque et queer du mythe d’Œdipe à la croisée de plusieurs genres, documentaire et militant.

Notre invité : Pascal-Alex Vincent, cinéaste et enseignant, auteur du Dictionnaire du cinéma japonais (Carlotta Films)

 

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DYKES, CAMERA, ACTION !

Vendredi 30 août 2019 à l’Hôtel de Ville de Paris

Séance en partenariat avec le festival de films LGBT de Paris ‘Chéries-Chéris’, dans le cadre de l’exposition ‘Champs d’amours – 100 ans de cinéma Arc-en-ciel’ à l’Hôtel de Ville de Paris

 
DYKES, CAMERA, ACTION ! (2018) de Caroline Berler

Les lesbiennes n’avaient pas souvent le bonheur de se voir à l’écran, mais entre Stonewall, le mouvement féministe et le cinéma expérimental des années 1970, une poignée de ces invisibles a peu à peu construit et transformé leurs propres représentations sociales. Les cinéastes Barbara Hammer, Su Friedrich, Rose Troche, Yoruba Richen, Desiree Akhavan, Vicky Du, la critique B. Ruby et d’autres grandes figures marquantes de cette épopée partagent des histoires émouvantes et souvent hilarantes de leur vie et débattent de la façon dont elles ont exprimé et construit leur identité « queer » à travers les films.
Plus de vingt ans après la sortie de The Celluloid Closet, on attendait avec impatience la sortie d’un documentaire se concentrant cette fois-ci sur la représentation des femmes lesbiennes au cinéma. Dykes, Camera, Action ! se livre à cette exploration passionnante du cinéma lesbien des années 1970 à aujourd’hui, en célébrant ses ‘films-phares’ et en donnant la parole à ses éminentes cinéastes. Toutes évoquent ainsi, extraits à l’appui, des œuvres et des rôles qui les ont particulièrement marqués : Faut-il tuer Sister George ?, La Rumeur, Go Fish, High Art, Thelma et Louise, The Watermelon woman, Carol, etc. Une pure expérience cinéphile : exaltante, émouvante, captivante.

La projection est  suivie d’un débat avec Anne Delabre, journaliste et programmatrice du ciné-club ‘Le 7e Genre’ et Didier Roth-bettoni, historien du cinéma LGBTQI+ et commissaire de l’exposition ‘Champs d’amours – 100 ans de cinéma Arc-en-Ciel’ à l’Hôtel de Ville de Paris.

ZERO PATIENCE

Séance du 19 juin 2017

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Réalisation : John Greyson

Scénario : John Greyson

Avec : Normand Fauteux, Djanne Heatherington, Richardo Keens-Douglas

Durée : 1h35

Production : Canada (1993)

Une comédie musicale sur le sida, en plein pic de l’épidémie ? Quelle drôle d’idée ! Et pourtant, c’est bien ce qu’est Zero Patience, film unique en son genre, dont la fantaisie queer ne masque pas un instant la gravité ou l’engagement. Réalisé au Canada en 1993, sorti discrètement en France début 1995, le film de John Greyson est un des jalons essentiels de l’histoire des représentations du sida au cinéma. L’histoire, un peu folle, tourne autour du fameux ‘patient zéro’, si longtemps accusé d’avoir été le propagateur du virus… Hanté de fantômes, bourré de références aux problématiques liées au VIH, parcouru d’un souffle militant citant Act-Up, porté par des mélodies pop et new wave et des morceaux d’anthologie (le duo des anus…), Zero Patience est un OVNI aussi singulier que passionnant et brillant.

Nos invités : John Greyson, réalisateur, Thomas Waugh, professeur en études cinématographiques à l’Université de Concordia (Montréal) et Didier Roth-Bettoni, auteur de plusieurs ouvrages consacrés aux représentations cinématographiques de l’homosexualité (il  consacre son dernier livre aux Années-sida à l’écran, ErosOnyx, avec le DVD du film).

Séance en partenariat avec médiaqueer.ca

Merci tout particulièrement à Jordan Arseneault et à Antoine Damiens qui ont permis d’organiser cette soirée franco-canadienne !

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Conférence dans le cadre du programme ‘Unipop, Arts, littérature, cinéma’ (Pessac) jeudi 6 avril 2017: Le 7e Genre d’Hollywood

A l’invitation du Ciné-Marges-Club, Le 7e Genre organise une conférence dans le cadre de ‘L’Unipop, Arts, littérature, cinéma’, au cinéma Jean Eustache de Pessac (33) le jeudi 6 avril 2017. Ce programme de 33 cours de cinéma, ouverts à tous sur inscription, est proposé tous les jeudis soir entre septembre et juillet. 

16h15 – Projection de The Celluloid closet (1995) de R Epstein et J.Friedman (1995)

Au travers d’entretiens avec des personnalités de tous horizons et de nombreux extraits de films (Ben-Hur, La Corde, Cabaret, Philadelphia), The Celluloid Closet montre l’évolution des représentations de l’homosexualité dans le cinéma américain, des pires stéréotypes aux clins d’oeil ‘cryptogay’, censure oblige… Ours d’Or 1996 au Festival de Berlin (meilleur documentaire).

20h30 – Projection de La Rumeur de W Wyler (1961), avec Audrey Hepburn, Shirley MacLaine, Miriam Hopkins

Dans une petite ville de province, deux amies Karen Wright et Martha Dobie dirigent une institution pour jeunes filles, aidées par Lily, la tante de Martha, une ancienne actrice excentrique. Fiancée au médecin Joe Cardin, Karen a du mal à s’engager et à laisser à Martha la direction de l’école. Mary, une élève insolente et menteuse, alors qu’elle a été punie, lance la rumeur que les deux professeurs ont une relation « contre-nature ». Elle commence par le raconter à sa grand-mère…

LE COURS
« En 100 ans d’existence, le cinéma a rarement porté l’homosexualité à l’écran. Quand elle faisait une incursion au cinéma, c’était sur le mode de la dérision, de la pitié ou même de la peur. Ces images fugaces mais inoubliables ont laissé une empreinte durable. Hollywood, cette grande machine à fabriquer des mythes, a forgé la vision que les hétéros ont de l’homosexualité et celle que les homos ont d’eux-mêmes. » Tiré du livre de Vito Russo, The Celluloïd Closet propose un décryptage des moyens utilisés par les réalisateurs américains pour déjouer la censure (le code Hays), usant de métaphores et de sous-entendus, pour représenter ce qui ne pouvait l’être dans la société à partir des années 30. Puis les allusions ont laissé place aux clichés, avec des gays et des lesbiennes vus comme des êtres dégénérés, voués à une mort inéluctable… L’abandon du code à la fin des années 60 n’a pas empêché ces représentations négatives de perdurer dans un certain nombre de films.

 

 

GO FISH

Séance du 24 avril 2017 

Réalisation : Rose Troche

Scénario : Rose Troche et Guinevere Turner

Avec : VS Brodie, Guinevere Turner, T Wendy McMillan, Migdalia Melendez, Anastasia Sharp 

Durée : 1h24 

Production : EU (1994)

Go Fish est un film indépendant qui a fait figure de pionnier lors de sa sortie en 1994 aux Etats-Unis. Il se distingue par son ton libre et son intrigue libérée des trames dramatiques faites d’ostracisation et de ‘coming-out’ douloureux. Rose Troche (The L Word, Six Feet Under), fraîchement diplômée d’école de cinéma, et Guinevere Turner jeune scénariste (American Psycho) et actrice (The Watermelon Woman), sont motivées par l’absence de représentation de la culture lesbienne qu’elles connaissent à Chicago. Elles s’appuieront sur leur communauté artistique pour faire un film décomplexé, dont l’intrigue minimaliste permet l’expression d’un quotidien lesbien peu documenté. Christine Vachon (productrice de Todd Haynes, Larry Clark, John Waters, etc) les soutiendra pour produire ce film, aujourd’hui au panthéon du ‘New Queer Cinema’ des années 90.

Notre invitée : Anne Crémieux, professeure en médias et civilisation américaine à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis où elle enseigne le cinéma et les séries télévisées américaines, spécialiste de la représentation des minorités dans le cinéma américain. 

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THE WATERMELON WOMAN

Séance du 14 novembre 2016 

Réalisation : Cheryl Dunye

Scénario : Cheryl Dunye

Avec : Cheryl Dunye, Guinevere Turner, Valarie Walker

Durée : 1h30

Production : EU (1996)

En 1997, The Watermelon Woman est reçu comme le premier long métrage américain de fiction réalisé par une lesbienne afro-américaine. Le film raconte la relation amoureuse entre une femme blanche (Guenevere Turner) et une femme noire (Cheryl Dunye), qui elle-même fait un film sur la relation amoureuse entre une femme noire (« The Watermelon Woman ») et une femme blanche (inspirée de la réalisatrice lesbienne des années 30 Dorothy Azner). Cette comédie satirique, emblématique du New Queer Cinema, a marqué une génération où le militantisme féministe et lesbien se questionnait sur son multiculturalisme. Il s’est retrouvé au centre des « culture wars », qui opposèrent les conservateurs et les progressistes aux Etats-Unis dans les années 90 : Pat Buchanan, candidat présidentiel et représentant de la « moral majority », s’est en effet insurgé que The Watermelon Woman ait reçu des deniers publics du National Endowment for the Arts*…

*NEA : agence culturelle fédérale chargée d’aider les artistes et les institutions culturelles aux Etats-Unis

Notre invitée : Anne Crémieux, professeure en médias et civilisation américaine à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis où elle enseigne le cinéma et les séries télévisées américaines, spécialiste de la représentation des minorités dans le cinéma.

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UN GOUT DE MIEL

Séance du 17 octobre 2016 

Titre original : A Taste of honey

Réalisation : Tony Richardson

Scénario : Tony Richardson, Shelagh Delaney (d’après sa pièce)

Avec : Rita Tushingham, Murray Melvin, Dora Bryan

Durée : 1h40

Production : GB (1961)

Dans les quartiers populaires de Manchester, une adolescente, Jo, se confronte aux grands tabous de son époque. Avortement, homosexualité, alcoolisme, racisme et féminisme sont les moteurs d’Un Goût de miel, film courageux signé Tony Richardson, célèbre porte-drapeau du ‘Free Cinema’. Adaptée d’une pièce à succès de la scène londonienne écrite par Shelagh Delaney, cette œuvre permet à l’inoubliable Rita Tushingham de trouver le premier rôle de sa carrière. Une performance si remarquée qu’à vingt ans à peine, elle se voit décerner le Prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes en 1962. Le Prix d’interprétation masculine est attribué à Murray Melvin pour le rôle du jeune homosexuel Geoffrey.

Notre invité : Gauthier Jurgensen, journaliste, spécialiste du cinéma social britannique.

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