MISS MONA.

Lundi 21 février 2022 à 20H au cinéma Le Brady.

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Un film de : Mehdi Charef

Avec  Jean Carmet, Ben Smail, Albert Klein, Albert Delpy

Scénario : Mehdi Charef

Durée 98 mn

Production : France (1987)

Les boulots précaires, la faim, le froid et la peur de la police sont le lot quotidien de Samir, immigré clandestin. Le rêve de Mona, vieux travesti en décrépitude, est l’opération qui lui permettra de mourir en femme. Mais cela nécessite une opération chirurgicale coûteuse. Samir et Mona vont se rencontrer et conclure un marché… Pour le réalisateur Mehdi Charef, « Mona et Samir sont deux êtres qui sont exclus du monde parce qu’ils ne pensent pas comme nous. Ils sont exclus parce que les gens pensent qu’ils ne peuvent pas leur apporter quelque chose. Leur rêve est différent des nôtres ». Révélé par son premier film en 1984, Le Thé au Harem d’Archimède, il s’attaque avec Miss Mona à un sujet pour le moins délicat, qui aurait pu donner lieu à un film sordide et scabreux. Il en fait une œuvre poignante et engagée.

Notre invité : Mehdi Charef, cinéaste et écrivain.

Mehdi Charef et Jean Carmet (Mona).

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Tournage de Miss Mona- Novembre 1985 © Jacques Prayer/ Gamma. Coll. privée de Mehdi Charef.


Qui est Mehdi Charef?

Né en Algérie en 1952, il est arrivé en France à l’âge de dix ans et a passé une partie de son enfance et adolescence dans le bidonville de Nanterre. Fils d’un terrassier, il travaille en usine de 1970 à 1983.

Auteur du premier roman d’un écrivain d’origine algérienne, avec Le Thé au harem d’Archi Ahmed publié en 1983. Deux ans plus tard, sous l’impulsion de Costa-Gavras, il écrit le scénario et réalise la version cinématographique de son roman sous le titre  Le Thé au harem d’Archimède. Le film remporte de nombreux prix. En 1987 sort son deuxième long métrage, Miss Mona qui valut notamment à Jean Carmet d’être sélectionné pour le César de meilleur acteur pour son rôle de travesti, aspirant a réunir suffisamment d’argent pour se faire opérer et devenir femme. Parmi ses films ultérieurs, on compte notamment Camomille (1987),  Au pays des Juliets (1991), Marie-Line ( 1999) Cartouches gauloises (2007) ou encore Graziella ( 2015).

En 2005, il signe une première pièce de théâtre sur la fin de la guerre d’Algérie :  1962 – Le dernier voyage.

Il est l’auteur de plusieurs romans parmi lesquels, aux éditions du Mercure de France, La Maison d’Alexina (1999) et A bras le cœur ( 2006). Aux éditions Hors d’atteinte, il a publié Rue des Pâquerettes ( 2019), Vivants (2020). Son dernier roman, La Cité de mon père est sorti en août 2021.


D’OU VIENT CET AIR LOINTAIN. Chronique d’une vie en cinéma. de Yannick Bellon

Mardi 25 janvier 2022 à 18h30 au Forum des Images.

Séance en partenariat avec le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir.

Crédit photo-collection privée Eric Le Roy.

Documentaire l France l vf l 2018
90 min l Couleur l Cinéma Numérique 2K

Dans son dernier film, Yannick Bellon raconte son enfance, son initiation culturelle auprès des ami·es de sa mère, la photographe Denise Bellon, sa propre carrière et les soubresauts de l’histoire auxquels elle a assisté. ( voir la note d’intention ici)

La séance fut présentée par Eric Le Roy (chef du service accès, valorisation, enrichissement des collections à la direction du patrimoine cinématographique du CNC) et suivie d’un débat.

Bande annonce D’où vient cet air lointain. Le parcours de la cinéaste racontée par elle même.
© Doriane Films

PRICK UP YOUR EARS.

Samedi 27 novembre 2021 à 14h45 au cinéma MK2 Beaubourg.

Dans le cadre de notre partenariat avec le festival Chéries-Chéris.

Réalisation : Stephen Frears

Scénario : Alan Bennett (d’après la biographie de John Larh sur Joe Orton)

Avec :Gary Oldman, Alfred Molina, Vanessa Redgrave.

Durée : 1h51 (int – 12 ans)

Production : GB (1987)

Synopsis: Londres, 1967 : Lors de la découverte du corps du célèbre dramaturge Joe Orton et de son amant Kenneth Halliwell, Peggy Ramsay, l’agent littéraire d’Orton, récupère le journal de l’écrivain. Plusieurs années après, elle le remet à un homme qui souhaite écrire la biographie de l’artiste. Il y découvre le récit tourmenté de ses débuts difficiles et de sa relation passionnelle avec son amant, puis de ses années de gloire…

« En 1987 quand sort sur les écrans français Prick up your ears de Stephen Frears, je sors de l’école de cinéma (Idhec – devenu la Fémis depuis). J’ai découvert le réalisateur un an plus tôt avec son film précédent: My Beautiful Laundrette. C’est un choc, la découverte d’un réalisateur qui pose un regard aimant sur les homosexuels. Une approche à laquelle le cinéma (français) ne m’a pas trop habitué jusqu’alors. Prick up your ears est une plongée dans la vie gay londonienne des années 60. Pourtant les personnages semblent respirer le même air que nous à l’époque. Le film explore une relation SM, mais reste ironique et garde, dans mon souvenir, un aspect de fable. » (Olivier Ducastel)

Projection suivie d’un débat animé par Anne Delabre avec Olivier Ducastel, réalisateur.


MURIEL FAIT LE DESESPOIR DE SES PARENTS.

Dimanche 28 novembre 2021 à 13h35 au cinéma MK2 Beaubourg.

Dans le cadre de notre partenariat avec le festival Chéries-Chéris.

Réalisation : Philippe Faucon

Scénario : Catherine Klein, Philippe Faucon

Avec : Catherine Klein, Dominique Perrier, Marie Rivière

Durée : 1h14

Production : France (1995)

Muriel, discrète et solitaire, tombe amoureuse de sa meilleure amie Nora, une jeune femme exubérante et rayonnante. Sûre de ce qu’elle ressent, elle décide de se confier à sa mère, qui supporte mal cette réalité. Alors que Nora semble encore hésitante sur la vraie nature de ses sentiments, elles décident d’aller passer quelques jours à la mer…
« Toute l’histoire est construite sur l’opposition entre ces deux personnages, dont l’un possède quelque chose d’assez rayonnant, d’assez séducteur, de lumineux et sensuel qui exerce une grande fascination sur l’autre, joué par Catherine (Klein) qui, de prime abord paraît être quelqu’un qui a un peu de mal à s’affirmer et qui va pourtant davantage au bout de ses désirs et de ses attirances. » Philippe Faucon

En avant-programme :
LE RAVIN (1995 – 23mn) de Catherine Klein
Le Ravin est un film sobre et sans concession dans lequel j’ai voulu montrer le parcours d’une jeune fille de 17 ans qui ce soir-là réussit à tenir tête à une mère abusive pour retrouver Sophie, une amie, dont elle se sent attirée. Mais la soirée ne se passera pas comme prévu… Et Florence se retrouvera seule devant un magnétophone, s’adressant à Sophie non pas pour lui faire une déclaration d’amour, mais pour y dénoncer la violence dont elle vient d’être victime avec des mots à la fois lucides et inattendus.” Catherine Klein

Projection suivie d’un débat animé par Anne Delabre avec Catherine Klein, réalisatrice, scénariste et actrice

JULIA

Lundi 6 décembre 2021 à 20h30 au cinéma Le Brady

Julia affiche film

Réalisation : Fred Zinnemann

Scénario : Alvie Sergent (d’après l’œuvre de Lillian Hellman)

Avec : Jane Fonda, Vanesse Redgrave, Meryl Streep, Jason Robards

Durée : 2h07

Production : EU (1977)

Basé sur les Mémoires de la dramaturge américaine Lillian Hellman, Julia retrace sa relation avec son amie d’enfance, des années 1910 aux années 1940. Partie étudier la médecine en Europe, Julia intègre un mouvement clandestin antinazi. Pendant ce temps, aux États-Unis, Lilly, compagne de l’écrivain Dashiell Hammett, écrit sa première pièce de théâtre, The Childen’s Hour (La Rumeur). Julia disparaît mystérieusement en 1934. Malgré les dangers de l’Europe en guerre, Lili y effectue plusieurs voyages pour retrouver son amie. « L’axe principal du récit demeure la profonde amitié qui unit Lillian et Julia. Une amitié ambiguë que l’on qualifierait même d’amour véritable tant par les regards, les échanges tactiles et les quelques paroles prononcées, notamment lorsque Lillian déclare son amour pour Julia, fait plus explicite dans le livre. » (Séquences, La Revue de Cinéma, n° 221, sept-oct 2002),

Notre invité : Gérald Duchaussoy, responsable de la section ‘Cannes Classics’ au Festival de Cannes, chargé de programmation au ‘Marché International du Film Classique’ (MIFC) du Festival Lumière.

Pentimento – a book of Portaits est le second tome paru en 1973, de la trilogie en trois volumes des mémoires de Lilian Hellman sur lequel est basé le film Julia. Il a été édité en langue française en 1979 grâce aux éditions canadiennes Stanké sous le titre Pentimento-Julia. Les trois volumes de ce récit autobiographique constituent un précieux témoignage sur la vie littéraire et mondaine des années 1930 aux Etats-Unis.


NIGHTHAWKS

Lundi 18 octobre 2021 à 20h30 au cinéma Le Brady.

Réalisation : Ron Peck

Scénario : Ron Peck, Paul Hallam

Avec : Ken Robertson, Tony Westrope, Clive Peters, Rachel Nicholas James

Durée : 1h53

Production : GB (1978) – Sous titrage français Anne Crémieux.

Dans le Londres de la fin des années 70, Ron Peck défie le silence imposé à l’homosexualité à travers le portrait réaliste de Jim, un professeur de géographie dans un lycée dont les fréquentes rencontres d’« oiseaux de nuit » n’assouvissent pas le désir amoureux. Loin des clichés, ce film inédit en France – qui mêle acteurs et non-professionnels –  est le premier à capturer l’ambiance des bars et discothèques gays avant l’ère Thatcher, alors que le sida n’est pas encore une menace et que la liberté va croissante. Découvert par ses élèves, Jim revendiquera son homosexualité au grand jour. Passé trop inaperçu à l’époque, Nighthawks évoque l’homosexualité comme une évidence face à l’homophobie, omniprésente, cause et non conséquence de la marginalisation.

Séance suivie d’une interview préenregistrée du réalisateur Ron Peck réalisée par Anne Delabre et Anne Crémieux et d’un débat avec la salle.

Pour aller plus loin:

Interview de Ron Peck pour la séance du cinéclub le 7e genre.

Interview de Paul Hallam, co-auteur du film, à l’occasion du 30ème anniversaire du film.

Synospsis de Nighthawks

Ron Peck et Paul Hallam , Birkbeck Research in Aesthetics of Kinship and Community (BRAKC), 25 janvier 2013.

LAN YU – Histoires d’hommes à Pékin

Lundi 27 septembre 2021 à 20h30 au cinéma Le Brady.

Réalisation:  Stanley Kwan

Scénario: Jimmy Ngai

Avec: Liu Ye, Hu Jun, Su Jin

Durée : 86 mn

Production: Hong-Kong (2001).

Tourné à Pékin sans autorisation officielle, avec pour toile de fond les événements de Tian’anmen en 1989, Lan Yu s’inspire d’un roman publié sur internet par un auteur anonyme. Cette histoire d’amour entre un étudiant en architecture et un homme d’affaires se montre subversive tant par son histoire que par le contexte historique. Quatre ans avant ce film, Stanley Kwan – un des grands réalisateurs de la Troisième Vague du cinéma de Hong Kong – avait réalisé un documentaire, Yang+Yin : Genders in Chinese cinema, une histoire personnelle du cinéma chinois vue sous l’angle de la ‘confusion des genres et des sexes’, qui marquait un tournant dans sa carrière : il y affirmait, entre autres, son homosexualité.

L’adaptation cinématographique, qui diffère beaucoup du roman, a remporté plusieurs prix à Taiwan et Hongkong. Il a par ailleurs été projeté au premier festival du film LGBTQ en Chine en 2001.

Notre invitée : Brigitte Duzan, traductrice du chinois et chercheuse indépendante en littérature et cinéma chinois. Fondatrice et animatrice de deux sites web de référence :  chinesemovies.com.fr sur le cinéma chinois et chinese-shortstories.com/ sur la littérature chinoise.

Article de notre invitée sur le film ici

Brigitte Duzan

Traductrice, chercheuse indépendante en littérature et cinéma chinois.

Chercheuse indépendante en littérature et cinéma chinois et traductrice du chinois, Brigitte Duzan a créé et anime deux sites web de référence sur la littérature chinoise moderne et contemporaine et sur le cinéma chinois :  http://www.chinese-shortstories.com/ et  http://www.chinesemovies.com.fr/

Ses principaux axes de recherches portent sur les nouvelles chinoises contemporaines et leurs auteurs, les adaptations cinématographiques d’œuvres littéraires chinoises, la littérature et le cinéma de wuxia et tout spécialement la littérature féminine chinoise.

Depuis 2012 elle anime un cours littérature et cinéma à l’Institut Confucius de l’université Paris Diderot, dans le cadre du cycle “De l’écrit à l’écran” et de recherches réalisées avec le CDCC (Centre de documentation sur le cinéma chinois de Paris).

Elle anime le ciné-club Chine de l’INALCO depuis 2013.

Elle est à l’origine de la création d’un Club de lecture de littérature chinoise contemporaine au Centre culturel de Chine à Paris et intervient également sur la littérature chinoise contemporaine en groupes de lecture (groupe parisien Voix au chapitre et affiliés).

Parmi ses traductions littéraires du chinois, on peut citer:

Neige, recueil de nouvelles de Pema Tseden écrites en tibétain et en chinois, cotraduction avec la tibétologue Françoise Robin, Philippe Picquier 2012, réédition poche 2016.

Continue à creuser, au bout c’est l’Amérique《挖下去就是美国》, recueil de nouvelles de Cao Kou (曹寇), Gallimard Bleu de Chine 2015.

A l’article de la mort 《弥留之际》 nouvelle de Sheng Keyi (盛可以), dans l’anthologie Les rubans du cerf-volant, Gallimard/Bleu de Chine, 2014.

Un Paradis《福地》novella de Sheng Keyi (盛可以), Philippe Picquier 2018, rééd. poche 2021.

Le Goût sucré des pastèques volées, recueil de souvenirs d’enfance de Sheng Keyi illustré de lavis de l’auteure, éditions Picquier, mai 2021.

Sur le balcon 《阳台上》, novella de Ren Xiaowen (任晓雯), L’Asiathèque, mai 2021.

A paraître en 2022

Le Serpent blanc, novella de Yan Geling, L’Asiathèque.

– Un deuxième recueil de nouvelles de Pema Tseden, éditions Picquier.

Roman

Funérailles molles《软埋》de Fang Fang (方方), L’Asiathèque, février 2019

Dans les revues littéraires

– Dans la revue Books :

« Escarmouche sur une table d’opération de chirurgie esthétique »《雨伞在整形手术台上打开》de Bao Jingjing (鲍鲸鲸) (n° 41, mars 2013) ;

« Le Dit du pêcheur » 《捕鱼者说》 de Sheng Keyi (盛可以), n° 48 de décembre 2013 ;

– Dans la revue Jentayu :

« L’assassin » 《杀手》de Tsering Norbu 次仁罗布 (n°2, été 2015)

« Le génie des eaux » 《水鬼》 de Su Tong 苏童 (n° 3, hiver 2015-2016)

« La route qui mène à la source du désert » 《通往滴水泉的路》de Li Juan 李娟 (n° 4, été 2016)

« La mère pocharde » 《酒婆》 de Feng Jicai (冯骥才) et « Peng Fei et Wang Aishu » 《彭飞和王爱书》 de Cao Kou (曹寇)  (n° 5, hiver 2016-2017)

« Tan Huiying » 《谭惠英》de Ren Xiaowen (任晓雯) (n° 6, été 2017)

 « Chenilles » 《毛毛虫》de Xu Yigua (须一瓜) (n° 8, été 2018)

« Les enfants du docteur Béthune » 《白求恩的孩子們》 (extraits) de Xue Yiwei 薛忔沩 (n° 9, hiver 2018-2019)

« IT84 » (extraits), Zhang Xinxin (n° 10, été 2019)

LOLA + BILIDIKID

Dans le cadre de notre partenariat avec le Festival Chéries-Chéris.

Lundi 5 juillet 2021 au cinéma MK2 Beaubourg

Allemagne. 1999. 91’. Fiction. VOSTF.
Réalisation, scénario : Kutluğ Ataman.
Avec : GandiMukli, Baki Davrak, Erdal Yildiz, Inge Keller.

SYNOPSIS

Murat, 17 ans vit à Berlin. Pas facile de se découvrir gay dans une famille d’origine turque qui considère l’homosexualité comme la pire des abominations. Il vit avec sa mère et Osman, son frère aîné, devenu chef de famille après la mort de son père. Mais Murat apprend un jour qu’Osman a chassé un troisième frère, gay lui-aussi. L’adolescent décide alors de partir à la recherche de celui qui se fait appeler Lola, vedette d’un spectacle travesti, et se plonge dans l’underground berlinois. Un univers hors norme où il se sent bien et qui lui permet de partir en quête de son identité sexuelle et culturelle.Véritable antidote aux préjugés raciaux et sexuels, le film de Kutluğ Atamana a remporté de nombreuses récompenses, notamment le prix spécial du jury au Festival de Berlin en 1999. À travers l’itinéraire du jeune Murat découvrant peu à peu son homosexualité, cette oeuvre rafraichissante explore la communauté turque de Berlin et ses maux : prostitution, violence urbaine et familiale… Outre l’irrésistible Murat, on s’attache aux divers personnages : Lola le travelo, Bili (son copain très macho, en référence à Billy the Kid) et Osman, le frère aîné de Lola et Murat.

La projection fut présentée puis suivie d’un débat avec Anne Delabre, journaliste, autrice et programmatrice du ciné-club Le 7e genre.

Interview du réalisateur par Anne Delabre

Pour aller plus loin.